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La disparition de deux ressortissants syriens à leur retour en Syrie après avoir quitté l’Allemagne inquiète sur l’effet conjoint de la politique de réunification familiale et du programme de retour volontaire mis en œuvre outre-rhin.
Le gouvernement allemand a confirmé fin février avoir subventionné le retour de 437 personnes en Syrie via son programme « Coup de pouce » (Starthilfe), financé à hauteur de 40 millions d’euros par an. Deux Syriens qui en avaient bénéficié ont disparu à leur retour, et seraient détenus par le régime de Bachar El-Assad. D’après leurs proches, leur décision de retourner en Syrie malgré la régularisation de leur situation en Allemagne fait suite à des échecs répétés pour faire venir leur famille.
En mars 2016, l’Allemagne a suspendu la réunification familiale pour les personnes bénéficiant de la protection subsidiaire. Or, la plupart des demandeurs d’asile venant de Syrie se sont vus depuis accorder ce type de protection, plutôt que celui de réfugié, réduisant largement les possibilités de faire venir en Allemagne les membres de leur famille restés en Syrie. L’accord de coalition de mars 2018 a entériné la limitation du nombre de réunifications familiales à 1 000 par an pour les personnes bénéficiant de la protection subsidiaire, un quota qui n’a d’ailleurs pas été atteint en 2018. Le HCR a appelé les autorités allemandes à accorder les 2400 places qui n’ont pas été pourvues l’année dernière.
Beaucoup de Syriens sont confrontés au dilemme de rester seuls en Allemagne ou de rejoindre leur famille restée en Syrie, s’exposant à de réels risques de persécution en cas de retour, alors que le gouvernement fédéral allemand lui-même avait rendu en novembre 2018 une décision reconnaissant que le pays n’est pas sûr. Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer avait alors déclaré : « Dans aucune partie de la Syrie, il n'existe de protection complète, durable et fiable pour les personnes persécutées ». Les autorités allemandes ont néanmoins mis en avant le fait que le programme de retour respecte le choix « autonome et volontaire » de ceux qui souhaitent repartir.