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Isabelle, en mission Environnement à la Direction territoriale Réseau Normandie, est notre toute première marraine SNCF engagée en Normandie auprès de France terre d’asile dans le cadre du mécénat de compétences*. Nous l’avons rencontrée pour recueillir son témoignage.
« Je suis devenue marraine, non pas d’un réfugié, mais d’une famille de réfugiés » nous précise-t-elle. « Banna et son mari étaient professeurs d’arabe en Syrie et parents de trois enfants avant l’arrivée de la guerre. Ils ont dû quitter leur pays, leur famille, leurs amis, leur travail, leur quotidien ; traverser plusieurs pays avec des cultures et des langues différentes, s’installer plusieurs mois en Turquie (seul pays que la dernière connait) puis repartir pour finalement aujourd’hui s’installer en France. À chaque fois, il leur a fallu se réintégrer, reconstruire leur vie, reprendre leurs marques. La France représente pour eux l’espoir d’une nouvelle vie, de pouvoir se poser. Ici, ils cherchent à se reconstruire. À travers ce parcours, ils ont vécu le déracinement, l’exclusion, le racisme. »
France terre d’asile les accompagne dans leurs démarches administratives, leur dispense des cours de français et leur apporte un soutien financier pour subvenir à leurs besoins. Ils ont leur propre appartement et les enfants sont scolarisés en collège et en lycée. « Les bénévoles comme moi sont là pour faciliter leur intégration en partageant avec eux des moments d’échanges privilégiés autour d’un café, d’un déjeuner, d’une activité, mais surtout pour les aider à découvrir la vie en France, la culture, les us et coutumes… ».
Isabelle précise qu’il s’agit d’un véritable défi, car la barrière de la langue, le fossé culturel, les préjugés et la méfiance de la population française à leur égard sont autant de freins à leur intégration. « Le rôle des bénévoles est aussi de casser les clichés persistants ! En tant que mère, il est très intéressant pour moi de découvrir le fonctionnement d’une famille étrangère. Nous avons des différences, certes, mais aussi, et plus qu’on ne le pense, beaucoup de points communs qui nous relient. Et c’est aussi une expérience qui permet de relativiser nos difficultés quotidiennes ». La nature même de la mission incite souvent à la poursuivre sur son temps personnel en plus du temps qui est alloué par SNCF. Mais pour Isabelle, cet investissement en vaut la peine : « Je souhaite autant que possible inclure mes enfants dans cette magnifique aventure humaine pour les sensibiliser à la tolérance. Par un heureux hasard, nos enfants ont le même âge, cela facilite les échanges ! ».
Des rencontres entre professionnels et parrains/marraines sont organisées ponctuellement par France terre d’asile pour que les bénévoles puissent poser toutes leurs questions, se rencontrer, obtenir des conseils et échanger leurs bonnes pratiques. « Il n’y a jamais de mauvaise question, pas de sujet tabou ! » rappelle Isabelle. « Les interlocuteurs de l’association sont très prévenants et à l’écoute ».
À elle de conclure : « J’encourage le plus grand nombre d’entre vous à franchir le cap et à vous engager à votre tour auprès de cette magnifique association ! »