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Au terme d’une longue négociation entre plusieurs pays européens, une solution se dessine pour les cinquante-huit migrants recueillis par l’Aquarius jeudi et ce week-end au large de la Libye. Le gouvernement maltais a annoncé, mardi 25 septembre, qu’il accueillerait temporairement ces personnes, avant qu’elles soient réparties entre plusieurs pays européens.
« Les cinquante-huit migrants à bord de l’Aquarius seront transbordés sur un navire maltais dans les eaux internationales et conduits à Malte », a écrit le premier ministre maltais, Joseph Muscat, sur son compte Twitter. Ils seront « immédiatement répartis » entre plusieurs pays, a précisé le gouvernement maltais. Le Portugal avait annoncé un peu plus tôt qu’il accueillerait dix d’entre eux, au terme d’un accord conclu avec la France et l’Espagne.
Une source gouvernementale française a ensuite annoncé que la France en accueillerait dix-huit, l’Espagne et l’Allemagne quinze chacune.
Le ministre de l’intérieur français, Gérard Collomb, avait déclaré un peu plus tôt lors des questions aux gouvernement, que l’Aquarius « entre dans la zone de sauvetage sous la responsabilité de Malte », et, aux termes du droit de la mer, « les navires ayant recueilli des naufragés en mer doivent les débarquer dans le port sûr le plus proche (...). L’Aquarius doit respecter cette exigence », a-t-il dit avec force, assurant aussitôt qu’« il va de soi que la solidarité européenne devra s’exercer avec Malte ».
Menacé de ne plus pouvoir prendre la mer en raison de la décision du Panama de lui retirer son pavillon, l’Aquarius avait demandé à la France l’autorisation exceptionnelle de débarquer à Marseille ses passagers, parmi lesquels dix-sept femmes et dix-huit mineurs. Mais le gouvernement français avait répondu que le navire devait débarquer à Malte, selon la règle du port sûr le plus proche. Finalement l’« Aquarius » se rendra bien en Marseille, mais sans personnes d’autre à bord que son équipage.
Fidèle à des principes posés lors d’un conseil européen, les 28 et 29 juin, la France a répété qu’elle préférait « chercher une solution européenne » pour répartir les migrants de l’Aquarius, plutôt que de lui ouvrir unilatéralement un de ses ports.
Au siège de l’ONU, à New York, Emmanuel Macron a dit avoir « conscience parfois de donner le sentiment de ne pas céder à des bons sentiments faciles » mais s’il suivait cette voie, « elle nourrirait les extrêmes xénophobes dans notre pays et elle ne réglerait pas durablement la situation », a-t-il estimé.
Sur BFMTV, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, avait déjà, en début de journée, fermé la porte à l’accueil de l’Aquarius. « Il y a des règles européennes : un bateau de migrants doit accoster vers la côte européenne la plus proche. Aujourd’hui, ce n’est pas le port de Marseille qui est le plus proche. » En conséquence, « pour l’instant, elle (la France) dit non, parce que si nous voulons avoir une politique migratoire cohérente, il faut respecter les règles européennes ».
Sollicitées dans un premier temps, l’Italie et Malte avaient d’abord dit ne pas vouloir accueillir le bâtiment affrété par les associations SOS-Méditerranée et Médecins sans frontières, et lui avaient fermé leurs ports.
Le Monde, le 25 septembre 2018.