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Mercredi 21 décembre 2016
Les mineurs isolés étrangers (MIE) de Calais n'ont pas fini de faire parler d'eux. Ils représentaient presque le quart du camp sauvage évacué le 24 octobre dernier, plus de 1 900 jeunes mis alors à l'abri dans 66 centres d'un type nouveau (les CAOMI) dans toute la France, en attendant la réponse des autorités britanniques à leur demande de rejoindre le Royaume-Uni. Le Home Office a fait connaître sa décision, le 15 décembre : par application stricte de critères - que nous avons critiqués dans un communiqué du 5 décembre – ce sont seulement 800 jeunes qui seront admis à rejoindre le Royaume-Uni. Les réactions de ceux qui se sentent exclus ne se sont pas fait attendre: grève de la faim là, tensions ailleurs, sans parler des comportements de fugue de ceux qui reprennent tout simplement leur route migratoire parfois à l'instigation des passeurs qui les pressent de rejoindre la destination primitivement convenue.
Devant cette situation d'urgence, et dans l'intérêt de ces jeunes, France terre d'asile a accepté d'engager auprès d'eux une mission, qui correspond bien à son savoir-faire, d'information et de promotion des possibilités d'accueil et d'intégration dans les dispositifs français adaptés à leur situation. Il s'agit de les inciter à entrer dans le dispositif français de protection de l'enfance, que gèrent les départements; et, pour ceux qui n’en bénéficieraient pas, de les orienter vers l'asile et l'hébergement auquel ils peuvent prétendre à ce titre en France.
Nous sommes prêts à assurer cette mission en liaison avec tous les départements, qu'ils soient disposés à remplir à l'égard de ces jeunes étrangers leurs missions légales de protection de l'enfance ou qu'ils soient réticents ou opposés à le faire.
France terre d'asile ne peut se résoudre à voir ces "laissés pour compte" reprendre la route de tous les dangers vers les côtes anglaises. Mais nous persistons à penser que la cause de ces jeunes n'est pas entendue et traitée comme elle le devrait.
Par le Royaume-Uni, nous l'avons déjà dit. On ne peut tenir son gouvernement pour quitte, après ses décisions opposables aux intéressés sans même un recours juridique.
Par le gouvernement français qui n’a que trop tardé pour agir et proposer dans l’urgence des dispositifs imparfaits au regard du cadre de protection de l’enfance déjà existant.
Par les départements, du moins ceux qui, au lieu d'accomplir pour les MIE la mission de protection de l'enfance qui leur a été confiée par les lois de décentralisation, font campagne contre l'accueil des migrants. Quand ils ne tentent pas de s'y opposer par des voies judiciaires.
Par les responsables publics qui se renvoient les responsabilités, entre État et départements. Pour notre part, nous pensons que la compensation financière, envisagée par le gouvernement, de la charge entraînée par l'accueil de ces mineurs, devrait être mise en place car elle ôterait aux départements dont la situation financière est difficile cet alibi de leur réticence.
Nous condamnons la myopie de ces attitudes.
D'une part, parce que la question des MIE ne va pas se régler d'elle-même ; on sait même, quand on voit par exemple la situation en Italie et les relocalisations, organisées ou non, qui vont suivre, que les besoins d'accueil vont augmenter en 2017.
D'autre part, parce que cet accueil est d'intérêt général. À France terre d'asile, nous savons d'expérience que ces jeunes, que les difficultés n'ont pas rebutés, peuvent devenir, pourvu que leur accompagnement soit suffisant, les meilleurs candidats à l'intégration.
Thierry Le Roy, Président de France terre d’asile
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile