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La France va accueillir "environ 80" réfugiés de l'"Aquarius" et 52 du "Lifeline", ces navires humanitaires autour desquels les Européens s'étaient déchirés en juin, a fait savoir au "Monde" et à l'AFP le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice. Soit environ 15% des réfugiés présents sur ces deux bateaux.
Les réfugiés concernés sont, dans les deux cas, essentiellement "des Erythréens et des Soudanais" répondant aux critères du droit d'asile, a précisé le patron de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. Ils devraient arriver "rapidement" en France, où un titre de réfugié leur sera délivré à bref délai.
Critiquée pour ne pas avoir proposé d'ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu'ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait pris l'engagement d'accueillir une partie des passagers pouvant prétendre au statut de réfugié.
Dans le cas de l'"Aquarius", qui a accosté le 17 juin à Valence (Espagne) avec 630 migrants à bord après la fermeture des ports italiens, 135 personnes avaient été entendues par l'Ofpra.
A Malte où la mission de l'Ofpra s'est terminée ce week-end pour entendre les migrants du "Lifeline", amarré le 27 juin dans le port de La Valette avec plus de 230 migrants à bord, "52 personnes vont être protégées", a précisé le patron de l'Ofpra. Il déclare au "Monde" :
""Même si ces chiffres sont symboliques, la preuve est faite que les personnes secourues en mer relèvent bien du droit d’asile. Cela illustre également qu’on est capable de faire fonctionner des lieux d’instruction de la demande d’asile en Europe.""
Des missions du même type sont menées sur place par des envoyés portugais, belges, néerlandais et irlandais.
Lors d'un sommet la semaine dernière, les Européens ont péniblement trouvé un accord proposant des "centres contrôlés" pour les migrants secourus dans les eaux européennes, que les Etats membres mettraient en place "sur une base volontaire". Une distinction y serait faite "rapidement" entre migrants irréguliers et demandeurs d'asile. L'accord propose aussi d'explorer une "nouvelle approche" controversée, avec la création de "plateformes de débarquement" en dehors de l'UE.
L'Obs, avec l'AFP, le 4 juillet 2018