- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Le 05 décembre 2016
Le démantèlement du camp de Calais, en octobre dernier, a mis en évidence l'ampleur du problème des mineurs isolés étrangers à protéger - près de 2000, pas loin du quart du camp, à la fin -, et, en même temps, le peu qui avait été fait pour répondre à la demande de la grande majorité d'entre eux de rejoindre l'Angleterre. 1600 d'entre eux ont dû être "mis à l'abri" aux quatre coins de la France, dans des structures temporaires ad hoc (les CAOMI), en attendant cette réponse, préalable à la mise en place d'une véritable protection, au Royaume Uni ou, à défaut, en France dans le droit commun de la protection de l'enfance.
En ce qui concerne les responsabilités du Royaume Uni, nous n'en sommes pourtant plus au cadre strict du règlement Dublin III et des effets des accords du Touquet, limitant les obligations britanniques à l'accueil des mineurs ayant un lien familial prouvé au Royaume Uni. Après le sommet franco-britannique d'Amiens, la loi anglaise du 12 mai 2016 a ouvert, avec l'amendement Dubs, la possibilité d'un accueil au Royaume Uni des mineurs de Calais, plus largement, dans le meilleur intérêt de ces enfants.
Or, nous sommes aujourd'hui loin du compte. On voyait déjà la manière dont les agents du Home Office ont accompli, à Calais puis aujourd'hui dans les CAOMI, leur mission de vérification des mineurs ayant des attaches au Royaume Uni (250 seulement à la date du démantèlement). On voit maintenant la circulaire du même Home Office du 8 novembre qui enserre l'éligibilité des autres enfants dans des critères plus que restrictifs de leur intérêt à rejoindre le Royaume Uni: seuls les mineurs de 12 ans, ceux exposés à un risque élevé d'exploitation sexuelle, ceux de moins de 15 ans de nationalité syrienne ou soudanaise, ou encore ceux de moins de 18 ans accompagnant les précédents.
Tout est dit de l'esprit de la démarche lorsqu'on lit que "le bénéfice du doute (de leur minorité) leur sera accordé... lorsque cette minorité ne sera pas contestée par le Home Office"...
Nous, qui participons depuis le début de l'année au travail d'identification et d'accompagnement de ces mineurs isolés de Calais, savons qu'ils attendent une véritable réponse à leur demande; c'est la condition nécessaire pour les dissuader de reprendre leur route migratoire, et pour mettre en place, ensuite, une protection effective en France.Nous appelons en conséquence le gouvernement britannique à faire preuve de responsabilité en honorant la parole donnée.
Ce qui ne saurait exonérer ensuite le gouvernement français d'organiser au mieux le transfert des jeunes non éligibles des CAOMI vers les départements, seuls compétents en matière de protection de l'enfance."
Thierry Le Roy, Président de France terre d’asile
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile