La bienveillance est une politique !

La fin de la période hivernale correspond avec la reprise des expulsions locatives. Depuis des mois, les associations en première ligne sur les sujets de la précarité alertent les pouvoirs publics sur la dégradation de la situation.

Julien Denormandie, ministre en charge de ces questions a partiellement tenu compte de ces alertes en pérennisant 6 000 des 15 000 places ouvertes au début de l’hiver. C’est là un geste significatif. Pourtant l’ensemble des acteurs associatifs agissant en Ile-de-France restent très préoccupés et mobilisés. Car depuis près de quatre ans et malgré la mobilisation des pouvoirs publics au travers de réponses variées, des centaines de personnes migrantes vivent à la rue dans l’Est parisien dans des conditions extraordinairement dégradées.

Une telle permanence de précarité a des conséquences sur les populations d’accueil et fournit un robinet d’alimentation permanent au populisme. Notre plaidoyer est connu : travailler à un dispositif de premier accueil digne dans toute les capitales régionales où chacun dispose d’un toit sur la tête, de l’accès aux besoins primaires, se laver, manger, dormir en sécurité. Le faire avec l’ensemble des acteurs concernés, État, collectivités, usagers, ensemble, et non les uns contre les autres.

Dans notre pays, l’hébergement doit etre inconditionnel, ce qui n’emporte aucune décision sur le droit au séjour. Il est possible d’agir autrement, d’éloigner la maltraitance, de promouvoir la bienveillance qui n’est jamais synonyme de laxisme, de laisser faire. En somme, il s’agit là d’une question d’orientation et de volonté politique.

Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile  

EUROPE, TERRE D'ASILE

ÉVÉNEMENT FRANCE TERRE D'ASILE À PARIS
LE 06 ET 07 MARS 2019

"L'asile et la migration: une question clé pour l'Europe"

France terre d'asile et la Fondation Heinrich Böll (France) ont organisé une rencontre sur le thème "L'asile et la migration: une question clé pour l'Europe" le mercredi 6 et jeudi 7 mars 2019 à l'Auditorium de l'Hôtel de Ville de Paris.

Une ligne de fracture très nette se dessine actuellement au sein de l’Union européenne avec des chefs d’État et de gouvernement populistes qui refusent toute politique commune de solidarité et une réponse européenne le plus souvent confuse.

Entre la fermeture et l’ouverture des frontières, entre identité et citoyenneté, politique migratoire et politique d’asile, il y a lieu de tracer un chemin de raison pour des sociétés ouvertes, accueillantes, fraternelles au sein de l’Union.

France terre d'asile a souhaité inviter les maires, chercheurs, associatifs, et organisations onusiennes, à Paris pour réfléchir ensemble à la poursuite de l’organisation d’une société civile européenne autour d’initiatives accueillantes et solidaires.

À l’issue du colloque, les participants ont adopté la « Déclaration de Paris ».

Soutenue par la Fondation Heinrich Böll (France), elle est signée par les associations allemandes et françaises majeures sur la question de l’accueil, de la prise en charge et de l’accompagnement des réfugiés. Cette Déclaration encourage la collaboration d’organisations françaises et allemandes, de villes, de tous les acteurs de la société civile, autour d’échanges réguliers pour promouvoir et mettre en œuvre des sociétés plus accueillantes.

Actualités juridiques

Décret n°2018-1159, 14 décembre 2018

Décret relatif à l’orientation directive, aux conditions d’hébergement et aux nouvelles règles d’enregistrement et d’examen des demandes d’asile

Par ce décret, les conditions matérielles d’accueil des demandeurs de protection internationale font l’objet d’importantes précisions. Ce décret complète le dispositif d’orientation directive et éclaire la nouvelle répartition des structures d’hébergement tout en précisant leurs obligations, notamment en termes d’accompagnement. Il réglemente également les conditions de domiciliation des demandeurs d'asile ainsi que les modalités selon lesquels ils peuvent être orientés dans une région où ils sont tenus de résider pendant toute la durée de la procédure.

Il aborde aussi les nouvelles règles d’enregistrement des demandes de protection et les adaptations des procédures d’examen devant l’Ofpra et la CNDA. Il précise ainsi les modalités de choix de la langue dès l'enregistrement de la demande d'asile ainsi que les conditions de son opposabilité pendant toute la durée de la procédure. Il réglemente les modalités de notification des convocations et décisions de l’Ofpra par voie électronique.

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