Instagram
19h30. Comme tous les jours place du Colonel-Fabien (10e), c’est l’heure de ce que les habitués appellent familièrement «le tri». Ce soir, ils sont trente-cinq mineurs isolés étrangers à se présenter. Ils sont originaires d’Afghanistan, d’Iran, du Bengladesh, du Mali, de Guinée et du Sénégal. Certains viennent d’arriver en France, d’autres sont là depuis plusieurs semaines. Si ces jeunes sont en transit, d’autres espèrent trouver ici le terme de leur parcours migratoire. Ils sont en attente d’argent, de nouvelles de leurs passeurs ou d’une acceptation de leur dossier par l’aide sociale à l’enfance. Ou encore, du résultat d’une expertise osseuse lorsqu’ils n’ont pu justifier de leur minorité ou que la validité de leurs papiers a été remise en cause. Une diversité de situations, de profils et de perspectives, mais une même préoccupation ce soir : passer la nuit au chaud.