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Le directeur de France terre d'asile (FTA), Pierre Henry, a dénoncé mercredi les poursuites judiciaires engagées contre dix clandestins, vraisemblablement soudanais, interpellés début avril à Calais, affirmant que certains ne pouvaient pas se faire comprendre faute d'interprète adéquat. Ces dix personnes sont poursuivies pour avoir fait obstacle aux mesures d'éloignement dont elles font l'objet, et étaient jugées mercredi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Elles font partie d'un groupe de 18 interpellées les 7 et 8 avril, dont huit ont été libérées, soit en raison de décisions de la Cour européenne des Droits de l'Homme, ou pour des problèmes de procédure, selon FTA. La préfecture du Pas-de-Calais affirme que les étrangers en situation irrégulière poursuivis se sont enfermés dans un "mutisme absolu" face à la police, ce qui a entraîné des poursuites du parquet. Certains ont simplement dit qu'ils étaient Soudanais, selon la même source, soulignant que "toutes les parties du Soudan ne sont pas en guerre".
Dans un communiqué, l'ONG France terre d'asile, soulignant que ces clandestins sont susceptibles de venir du Darfour, a invoqué le "principe de précaution", ce à quoi la préfecture a opposé "les principes du droit".
L'association dénonce une "criminalisation des procédures d'éloignement", et accuse la préfecture du Pas-de-Calais d'être "un laboratoire des mauvaises pratiques (...) où l'on n'hésite pas à renvoyer autant vers l'Afghanistan que vers le Soudan". "Qu'ils disent d'où ils viennent et qu'ils demandent l'asile", a répondu la préfecture. "Pour l'instant on n'arrive pas à les comprendre, l'interprète ne sait pas quel dialecte ils parlent", a souligné Pierre Henry, évoquant l'hypothèse qu'il s'agisse d'une langue rare employée par une ethnie du Soudan. "Ils assistent à un procès auquel il ne comprennent rien", a-t-il dénoncé. L'audience n'était toujours pas achevée en début de soirée."
Libération, avec AFP, le 05/05/2010