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Quoique fort enjouée, la soirée de conclusion du carnaval de Périgueux (lire ci-dessous) a été quelque peu ternie par l'absence d'une dizaine de bénévoles, demandeurs d'asile originaires du Caucase et d'ex-Europe de l'Est.
Ces candidats à l'obtention du statut de réfugié avaient oeuvré bénévolement, comme chaque année, sous l'égide de France Terre d'asile, à l'organisation du ravitaillement de carnaval comme, à d'autres dates, au Téléthon, à la collecte alimentaire, etc.
Ces amis étrangers, invités pour leur contribution à carnaval, avaient deux bonnes raisons de bouder la fête : la découverte, vendredi, d'une doyenne albanaise noyée (lire « Sud Ouest » de samedi) et la réception par deux des leurs, natifs d'Azerbaïdjan et Arménie, Arminé Giozalian et Derenik Melkoumian, d'un arrêté de la préfecture portant refus de séjour et obligation de quitter le territoire. Ils ont un mois pour faire un appel ou demander une aide au retour volontaire.
À Champcevinel, le maire Christian Lecomte est furieux. S'il se veut légaliste, en revanche, il n'admet pas qu'on ait pu ainsi laisser « mijoter » trois ans Arminé et Derenik. Ils sont en effet arrivés en France en mai 2007 fuyant une région en ébullition, même si dans ses attendus la préfecture fonde l'expulsion du couple sur une « absence de risques pour sa vie » lors de son retour au pays.
Christian Lecomte évoque une autre logique : « J'ai connu une Arménienne lorsque je travaillais au Centre d'information et d'orientation de Périgueux. Depuis Chamiers, cette femme très cultivée allait à pied y faire des ménages. L'ayant embauchée pour les écoles maternelles à Champcevinel, j'ai aussi connu son amie d'enfance, Arminé Giozalian. Pour les mêmes raisons de sérieux, je souhaite la faire travailler pour la commune, au moins un an. Je ne sollicite aucune faveur ! »
Cette promesse d'embauche pour Arminé, validée par le Conseil municipal, se compléterait pour Derenik d'une autre, d'un an également, au Secours populaire. Tout cela peut-il suffire, avec un parrainage moral qui rappelle celui qu'avaient accordé la ville de Périgueux à une famille russe et Boulazac à une maman arménienne et sa fille ?
Christian Lecomte a aussi écrit à Xavier Darcos et Claude Bérit-Debat qu'il sait sensibles aux droits de l'Homme, à Patrick Devedjian et à Charles Aznavour : « Quand on pense à ce que les Arméniens ont apporté à la France, franchement, je ne comprends pas comment on peut vouloir chasser des gens qui passent des examens de langue française avec France Terre d'asile, ou qui vont le soir récupérer du pain dans les boulangeries pour des associations caritatives ! »
La préfecture de la Dordogne, sollicitée hier après-midi, n'a pas souhaité communiquer.
Par Alain BERNARD
Sud-Ouest, le 29/03/2010