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Le gouvernement italien appelle l’Union européenne à l’aide afin de faire face à l’urgence humanitaire que constitue l’arrivée de centaines de migrants tunisiens sur l’île de Lampedusa. Il est nécessaire en effet d’accueillir dignement, de soigner, d’évaluer les raisons de leur départ et de les informer sur leurs droits. Cette question est du ressort du gouvernement italien comme de l’Union européenne au titre de la solidarité commune.
Mais au-delà de cette situation qui n’a finalement rien d’exceptionnel, il est nécessaire que les Etats de l’Union et notamment la France aient à l’esprit qu’une politique de visas extraordinairement restrictive encourage la migration clandestine. Le formidable souffle de liberté et de justice qui a eu raison du dictateur en Tunisie porte également en lui une demande de mobilité. Cela ne sera pas un danger si nous savons l’organiser au plus près de l’intérêt de chacun : pays d’origine, migrant et pays d’accueil. La mobilité des compétences doit être un atout pour les deux rives de la Méditerranée. Cela fait partie de la boîte à outils dont nous disposons pour aider les transitions démocratiques qui se dessinent et se construisent sous nos yeux. C’est à la fois une nécessité, un défi et un espoir.