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Sommet franco-britannique : la France ne peut plus rester complice des politiques indignes du Royaume-Uni

Communiqué publié le 10 mars 2023

Aujourd’hui se tient, à Paris, un sommet entre le Président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Une nouvelle fois, les questions migratoires devraient être au cœur de l’ordre du jour. Face à un gouvernement britannique qui va toujours plus loin dans la surenchère contre les personnes migrantes, la France ne peut plus rester silencieuse.

Le nouveau projet de loi présenté cette semaine Outre-manche piétine sciemment le droit d’asile et les droits fondamentaux des personnes venues chercher refuge au Royaume-Uni. Entendre le Haut-Commissariat aux Réfugiés s’inquiéter, en des termes particulièrement forts, de la rupture majeure que cette loi entraînerait avec les engagements internationaux du Royaume-Uni doit être considéré avec gravité et nécessite une réaction particulièrement forte des autorités françaises.

Les nouvelles mesures avancées sont indignes d’un Etat de droit. Elles seront par ailleurs aussi violentes qu’elles seront inopérantes. En 20 ans et presque autant d’accords franco-britanniques, une approche toujours plus restrictive et coercitive a été déployée à la frontière, sur nos plages françaises comme dans la Manche. Pourtant, cette pure stratégie de dissuasion n’a pas réduit le nombre de candidats à la traversée. Elle n’a fait que rendre les passages plus dangereux, causant indirectement un nombre croissant de décès.

« Si des personnes traversent de nombreux pays dans des conditions parfois extrêmes, risquent leur vie sur des canots pour traverser les mers, c’est que leurs motivations sont plus fortes que les obstacles qu’on ne cesse de mettre sur leur route », a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, Présidente de France terre d’asile. « C’est également parce que ces hommes et ces femmes n’ont pas d’autre moyen de rejoindre un pays où les attend leur famille, des amis, des perspectives de reconstruire leur vie. »

Aujourd’hui, comme depuis 20 ans et la signature des accords du Touquet, le Royaume-Uni va sûrement proposer encore plus d’argent à la France pour contrôler sa frontière. Sous couvert de « partenariat », c’est bien à l’externalisation progressive à la France de la politique migratoire du Royaume-Uni que nous assistons.

« Le gouvernement français doit réinterroger ses relations diplomatiques avec le Royaume-Uni en matière migratoire. En s’engageant dans le renouvellement des accords, en acceptant de nouveaux fonds, la France validera implicitement la politique honteuse menée par le gouvernement britannique envers les personnes en besoin de protection » a souligné Delphine Rouilleault, Directrice générale de France terre d’asile.

Alors que les questions migratoires avaient été sciemment sorties des négociations du Brexit, nous en payons aujourd’hui les conséquences. La question de la frontière franco-britannique doit être abordée comme une question européenne et envisagée dans une politique globale qui ne peut qu’être fondée sur la solidarité, une coopération équilibrée et la définition de voies légales et sécurisées d’accès au Royaume-Uni. Dans ce contexte, la France se doit également de réinterroger ses politiques d’accueil et d’accès aux procédures d’asile et à l’aide humanitaire dans la région de Calais.