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France terre d'asile, le 13 juillet 2017,
France terre d'asile prend acte de l’élaboration rapide d’un plan migrants mais constate l’existence d’un décalage entre l’ambition initiale et son contenu, entre l’ampleur de la crise du premier accueil en France et le silence caractérisé autour de cette problématique incontournable.
Depuis plus de 20 ans, une idée intangible traverse les décideurs publics en matière de droit d’asile : un système trop accueillant nous exposerait à l’appel d’air, c’est-à-dire à l’augmentation du nombre d’arrivées. Cette ligne directrice a laissé prospérer la précarité sociale, sanitaire et administrative des personnes fuyant la guerre et les persécutions, dès leur arrivée en France, dans les rues de Paris, la "jungle" de Calais ou à la frontière franco-italienne.
Mais aussi répandue soit elle, elle ne résiste pas à l’examen. Le passage obligatoire par la précarité avant d’accéder à la procédure d’asile, qui caractérise en Europe le système français, n’a jamais empêché des personnes fuyant la guerre et les persécutions de parcourir des milliers de kilomètres et braver tous les dangers pour trouver refuge. La seule conséquence est de les placer inutilement dans une situation indigne, parfois sans accès à l’eau ou à l’hygiène de base, et de créer des situations insalubres comme à Paris, alimentant l’incompréhension et la colère de nos concitoyens.
Il est impératif de sortir du désordre et cela implique la mise en place d’un système vertueux qui anticipe, planifie, organise et harmonise les conditions d’accueil sur l’ensemble du territoire. Un système qui répond sans détour aux défis du premier accueil des prétendants à l’asile en les identifiant, les informant et les orientant de manière digne vers un hébergement et la procédure d’asile dans des centres de premier accueil équitablement répartis. Un système qui intègre celles et ceux que la France protège durablement. Un système qui sort de l’urgence durable.
Plusieurs mesures faisant consensus parmi les acteurs du secteur vont dans le bon sens même si leur ampleur n’est pas à la hauteur des besoins. Il en va notamment de la création de 7 500 places Cada sur deux ans pour les demandeurs d’asile - le HCR estimait le besoin à 20 000 places supplémentaires -, de la création de 5 000 places dédiées à aider les réfugiés à accéder au logement ou la création d’un délégué interministériel à l’intégration : 36 000 personnes ont obtenu une protection internationale en France en 2016, ce sera probablement autant en 2017. Cela impose une plus grande cohérence dans la gouvernance de la politique d’intégration et des moyens renforcés (aujourd’hui seules 2 500 places sont dédiées à la prise en charge de cette population).
Quant à la réduction des délais de procédure, il s’agit d’un objectif constant depuis le début des années 2000, parfaitement légitime s’il ne se fait pas au détriment de la qualité de la procédure d’asile, mais dont les effets sur la crise de l’asile seront pour le moins limités.
Thierry Le Roy, Président de France terre d’asile, Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile