Le Parlement a adopté, hier soir, une loi Asile et Immigration indigne, honteuse.
Cette loi marque un recul inédit en matière de respect des droits fondamentaux, des libertés publiques et de défense du droit d’asile en France. Elle aura des conséquences graves pour les populations étrangères en France, durcissant leurs conditions d’accès au territoire national, limitant leur droit à vivre en famille, leur capacité à se soigner et réduisant drastiquement leurs droits sociaux. Elle modifiera en profondeur le régime de la rétention administrative. Elle conduira au placement en rétention de demandeurs d’asile qui verront ainsi leurs droits bafoués. La liste est longue et grave.
Cette loi va notamment aggraver la précarité administrative des personnes étrangères en situation régulière en imposant de nouvelles barrières pour le renouvellement de leur titre de séjour. Elle va aussi aggraver la précarité économique de nombreuses familles alors que des milliers de familles, y compris avec des bébés de quelques semaines, dorment actuellement à la rue. Pour les réfugiés, elle transforme en mirage la perspective de revoir leur conjoint et leurs enfants.
Nous pensons ce matin à toutes les personnes étrangères, demandeuses d’asile ou réfugiées, qui, tout en subissant déjà l’augmentation de la xénophobie ambiante, subiront désormais les conséquences de cette loi. Nous pensons aussi à tous les salariés et bénévoles du secteur associatif, qui s’engagent au quotidien à leurs côtés, mesurent la gravité de la situation et devront demain relever les manches pour continuer.
« La majorité s’est compromise en reprenant les propositions de l’extrême droite, faisant preuve d’une grande irresponsabilité dont les personnes étrangères vont payer le prix fort, et par contrecoup les Français aussi», a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, Présidente de France terre d’asile.
« Cela n’entame pas notre énergie et celle de tout le secteur associatif, qui continuera à se mobiliser et à se battre contre l’intolérance et pour les droits, avec pour seule boussole la dignité, la solidarité et le refus de la misère», a-t-elle ajouté.
Nous espérons bien sûr que le Conseil Constitutionnel remplira son office et invalidera certaines de ces dispositions. Mais nous savons aussi que le mal est fait. Notre détermination reste entière pour continuer à défendre des politiques d’accueil et d’intégration dignes et respectueuses des droits, au nom de nos valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de fraternité.
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