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À l’approche de l’hiver et compte tenu des conditions de vie indignes des milliers de personnes qui « survivent » dans la jungle de Calais, les fédérations et associations FNARS, France terre d’asile, Emmaüs Solidarité, Secours Islamique, Aurore, Coallia, Groupe SOS, qui hébergent et accompagnent les migrants soutiennent l’évacuation du campement et l’accès à l’hébergement de toutes les personnes présentes avant l’arrivée des grands froids et le déclenchement du plan hiver (1er novembre).
Alors que l’État organise avec les associations l’ouverture de plusieurs milliers de places en centre d’accueil et d’orientation (CAO) sur l’ensemble du territoire national - parfois dans un climat de tension - pour mettre à l’abri les migrants et les accompagner dans leurs démarches d’asile et d’intégration, il n’est pas dans l’intérêt des personnes qui vivent dans des conditions dramatiques de retarder l’évacuation.
Pour atteindre cet objectif dans le cadre d’une opération humanitaire respectueuse de la dignité des personnes, les associations proposent au gouvernement la signature d’un protocole comportant 6 conditions :
• Un diagnostic individuel avant orientation vers les CAO comprenant a minima la nationalité, la composition familiale, leur situation par rapport à la demande d’asile et une évaluation des besoins sanitaires immédiats de la personne. Cette évaluation doit être réalisée par un binôme travailleur social et soignant, soutenu par un interprète.
• La proposition à chaque personne d’une place d’hébergement comportant un accompagnement à l’accès aux droits, aux soins et à la demande d’asile pour ceux qui le souhaitent.
• Les personnes doivent recevoir, avant leur départ, une information compréhensible sur leur lieu d’hébergement et sur les prestations proposées, nécessitant la présence d’interprètes. Pour que le travail de diagnostic, d’information et d’orientation des personnes vers les centres de mise à l’abri se réalise dans des conditions efficaces et respectueuses des personnes, il doit se dérouler sur plusieurs jours.
• La création de places dédiées aux mineurs avec un accompagnement socio-éducatif adapté. Nous demandons qu’une partie des capacités d’accueil du centre Jules Ferry soit maintenue en fonctionnement, notamment pour l’accueil et l’orientation des mineurs et éviter la reconstitution immédiate de campements sauvages.
• L’ouverture et la consolidation d’une voie de migration légale vers la Grande-Bretagne, notamment pour les mineurs y ayant de la famille.
• L’État doit s’engager, dans le cadre de cette opération humanitaire, à ce qu’aucune personne qui refuserait d’être orientée en CAO ne fasse l’objet d’une mesure de rétention, principe qui garantit le caractère humanitaire de cette opération.
Nous demandons que ce protocole soit rapidement formalisé avec les associations qui interviennent dans le campement ou qui gèrent des centres d’hébergement, afin que l’évacuation de la jungle de Calais soit effective avant la période hivernale et dans le respect des droits fondamentaux des personnes.
Le 18 octobre 2016
- FNARS
- France terre d’asile
- Emmaüs Solidarité
- Secours Islamique
- Aurore
- Coallia
- Groupe SOS