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cp/Le discours de Grenoble n'est pas tout à fait... mort.

Depuis que Maxime Tandonnet, l’inspirateur du discours de Grenoble, est tombé en disgrâce de l’Elysée, beaucoup attendaient un repositionnement tactique du ministre de l’Intérieur, moins anguleux et plus consensuel.

A l’occasion de son passage sur une chaîne d’information et de l’installation du nouveau préfet chargé de la sécurité à Marseille, le ministre de l’Intérieur a montré qu’il n’en était rien, en ayant hélas recours à des arguments sous forme d’expédients bien classiques.

Affirmant tout à la fois qu’il n’y avait pas de statistiques ethniques et désignant une nationalité, les Roumains, comme responsable de 2 % de la délinquance dans notre pays, Claude Guéant ouvre une nouvelle boîte de Pandore, sans rien régler au fond. Aujourd’hui, les Roumains, et demain ? La question de la présence des Roms, citoyens européens, car c’est à eux que pense le ministre de l’Intérieur, relève d’abord d’un problème global de gouvernance à l’échelle européenne et de lutte contre les discriminations exercées à l’endroit d’une communauté. Il ne peut être traité par la seule réponse policière.

De même, la polémique qu’il tente de lancer avec l’opposition sur la question migratoire, en la réduisant à la question de la régularisation des étrangers en situation irrégulière, semble bien étroite et factice.

Sous la Vème République, il y a toujours eu des régularisations au cas par cas et sur la base de critères qui doivent obéir à la transparence et à un idéal de justice.

Le seul sujet de débat intéressant consiste donc à définir ces critères. Mais la politique migratoire est un sujet bien plus vaste et complexe pour qui souhaite redonner sa place à la France dans l’Europe et dans le monde.

Celle d’une France ambitieuse, porteuse d’un modèle multilatéral de développement qui soit partagé avec les pays d’origine et dans l’intérêt des migrants et des pays d’accueil.

Paris, cp/France terre d'asile, le 29/08/2011