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Voilà qui va faire plaisir à l’extrême droite et aux droites extrêmes coalisées ! A l’horizon du 1er janvier 2012, ce ne sont pas moins de 400 emplois qui seront supprimés dans le secteur de l’accueil des demandeurs d’asile. Le décret du 20 juillet 2011 introduit une baisse du taux d’encadrement des Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA), passant de 1 salarié pour 10 usagers à une fourchette comprise entre 1 pour 10 et 1 pour 15. Sur la base d’un taux d’encadrement moyen d’1 pour 12,5, l’application de cette mesure va faire passer le nombre d’emplois du secteur d’environ 2 140 à 1 712, soit plus de 400 postes supprimés. 400 travailleurs sociaux qui, en pointant au chômage, pourront rejoindre les 8 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté.
Cette réduction brutale, de l’ordre de 20% des effectifs, va à l’encontre de toute logique responsable, lucide et cohérente. Avec un prix de journée inférieur à 25 euros en 2011 et réparti de façon très inégalitaire sur l’ensemble du territoire, le CADA est à la fois la structure d’accueil la moins onéreuse du secteur social et la plus adaptée aux besoins des demandeurs d’asile. Par ailleurs, la nécessité de supprimer 400 emplois en pleine période de crise économique ne devrait-elle pas faire l’objet d’une évaluation approfondie? De plus, un gouvernement raisonnable ne peut ignorer le rôle essentiel de régulateur social joué par les travailleurs sociaux qui, en temps de crise, sont les premiers garants de la cohésion sociale et de la sécurité.
Et comme si l’allure du démantèlement du secteur n’était pas assez soutenue, le ministre de l’Intérieur, à travers la circulaire du 19 août 2011, exhorte les préfets à imposer dès à présent aux associations la révision de leurs conventions en cours de validité afin introduire cette baisse d’effectifs. Contraire au principe juridique qui exige un accord des deux parties pour modifier une convention, cette instruction ministérielle en dit long sur les intentions et la méthode utilisée.
Accueillir, héberger, accompagner sont aujourd’hui les cibles d’une politique du court terme visant à détricoter l’ensemble du secteur social et du service public de l’accueil. L’avenir apparaît donc bien incertain. La démagogie n’a pas fini de faire des ravages et nous savons que les propositions les plus provocatrices seront au menu des prochains mois. Nous n’avons donc que le choix de la mobilisation et de l’explication. Et nous avons bien l’intention, avec d’autres, d’être au rendez-vous des choix de société de 2012, pour y défendre une vision des politiques publiques où l’humain et la solidarité auront encore droit de cité.
Paris, cp/France terre d'asile, le 07/09/2011