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Pierre HENRY, directeur général de France terre d’asile et Anna CATALDI, écrivain et journaliste, ambassadrice de bonne volonté d’ECRE, effectuent une mission en Tunisie pour le compte du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés, afin de plaider en Europe pour les mesures nécessaires à la protection des réfugiés, y compris les réfugiés bloqués en Libye, et d’apporter un soutien aux associations tunisiennes.
A Choucha, en territoire tunisien, à huit kilomètres de la frontière libyenne, la vie s'est organisée dans un immense camp de toile. En un mois, près de 150 000 personnes - pour l'immense majorité des travailleurs migrants - y sont passées et ont été évacuées vers leurs pays d'origine. Aujourd'hui, le camp organisé principalement autour du Croissant rouge tunisien, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est stabilisé autour de 15 000 personnes. Cette situation inquiète particulièrement les autorités tunisiennes.
La solidarité extraordinaire dont a fait preuve la société civile tunisienne est en train de s'épuiser. La situation sanitaire pourrait se compliquer avec l'arrivée des premières chaleurs. La Tunisie, qui a beaucoup d’autres défis à relever, n'est pas équipée pour faire face à un accueil durable des réfugiés. Outre les travailleurs migrants bangladais (près de 10 000) qui ne disposent d'aucun moyen pour repartir dans leur pays, il y a notamment ici des réfugiés somaliens (600), soudanais (700), érythréens (100), qui ne peuvent eux non plus, à l'évidence, rentrer chez eux.
De surcroît, la plupart des réfugiés subsahariens présents en Libye, sous protection du HCR, n'ont pas réussi à en sortir.
La situation est semblable à la frontière égyptienne.
Il est urgent que les Etats de l'Union européenne s'engagent :
1) à mettre en œuvre un programme de réinstallation ciblé et coordonné avec les organisations internationales en charge de la protection des réfugiés ;
2) à agir pour renforcer les capacités des organisations de la société civile tunisienne et égyptienne.
France terre d'asile, en liaison avec le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés, présentera dès la semaine prochaine un plan d'action en ce sens.
Paris, cp/France terre d'asile, le 17/03/2011
Lire le communiqué sur le site de L'Humanité