- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Un mois après le lancement du rapport MIPEX III, guide européen de référence visant à évaluer, comparer et améliorer les politiques d’intégration dans 31 pays d’Europe et d’Afrique du Nord, le Haut Conseil à l’intégration (HCI) présente aujourd’hui au public un rapport, remis au Premier ministre le 12 avril, intitulé « La France sait-elle encore intégrer les immigrés ? », notion d’ailleurs bien ambiguë puisque la statistique en France compte parmi les immigrés nombre de Français.
Si l’un, peu médiatisé dans l’Hexagone, se basait uniquement sur les faits et les chiffres et proposait des statistiques précises dans des domaines de référence en matière d’intégration (mobilité sur le marché du travail, l’éducation, la participation politique, la résidence de longue durée, l’accès à la nationalité, etc), le rapport du HCI évite difficilement l’écueil du discours idéologique et rhétorique.
Entre constats réels, partagés (quartiers en situation de « ségrégation et sécession », nécessité de mieux répartir les immigrés sur tout le territoire et de renforcer les initiatives prises dans le cadre du contrat d’accueil et d’intégration,…) et idées reçues (immigration dite « subie » et « auto-engendrée », stigmatisation de la communauté turque, demandeurs d’asile assimilés à des fraudeurs, doigt pointé sur les mariages mixtes et les binationaux, ainsi que les jeunes français issus de l’immigration …), ce rapport donne l’impression d’une grande confusion et, au final, fait preuve de bien peu d’imagination.
Nous retiendrons donc le constat liminaire du rapport, c’est-à-dire que « l’intégration en France, ça marche ». Mais nous estimons aussi, de notre côté, en lien avec les conclusions du MIPEX III, que la France a les politiques d’intégration les moins favorables et les plus contradictoires de tous les grands pays. Les fréquentes « réformes de l’immigration » se fondent, pour l’essentiel, sur des faits divers et des motivations électorales, loin des batailles pourtant promises contre la discrimination et la ségrégation spatiale et sociale.
Nous encourageons bien évidemment toute initiative en faveur d’une meilleure intégration des étrangers primo-arrivants. Et voici ce que nous proposons :
1. Un audit généralisé du système d’accueil des étrangers en France, qui depuis 8 ans empile réforme sur réforme sans évaluation ;
2. La création d’une grande loi linguistique. Nous pensons, comme le HCI, qu’il faut renforcer l’apprentissage du français. Mais voilà quatre ans que nous le disons ! Aujourd’hui, sur 100 000 étrangers signant le CAI, seuls un peu plus de 20 000 ont accès à une formation linguistique de 270 heures. Par ailleurs, nous sommes profondément en désaccord avec l’éventualité d’un abandon de la gratuité de l’accès au dispositif « contrat d’accueil et d’intégration » pour les migrants. Le montant des taxes pesant sur les étrangers est déjà très élevé (340 euros pour la délivrance d’un premier titre de séjour, 100 euros pour un renouvellement…). Augmenter de nouveau ce montant ne ferait que contredire la volonté d’améliorer l’intégration des migrants ;
3. Un investissement fort de l’Etat dans les zones urbaines sensibles, en les réhabilitant, en réalisant un véritable effort en matière d’éducation, de formation et d’emploi, et en favorisant le retour du service public dans ces quartiers ;
4. Une production de logements accessibles sur l’ensemble du territoire.
Paris, cp/ France terre d'asile, le 14/04/2011