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Communiqué de presse
Le 23 septembre dernier, la France, par la voix du chef de l'État, s'engageait solidairement avec les 27 autres États membres de l'Union à accueillir 160 000 réfugiés au titre de la relocalisation dont 30 700 en deux ans sur notre territoire. Au 1er février dernier, seuls un peu moins de 500 d'entre eux, dont 62 en France, ont bénéficié de ce dispositif. Au même moment plus de 2 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, continuent chaque jour d'arriver en Grèce au péril de leur vie, fuyant la guerre et la persécution. Ils sont principalement originaires de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak. Les pays de premier accueil, Liban, Jordanie, Turquie sont, eux, depuis longtemps dans une situation dramatique.
Malgré les appels répétés des organisations humanitaires et du HCR, de nombreux États membres de l'Union cèdent à la peur et au repli sur soi en restreignant les voies légales d'arrivée.
Il est très regrettable que notre pays, par l'intermédiaire de son premier ministre, lors d'un discours prononcé à Munich samedi 13 février, rejoigne ce mouvement. En déclarant que « L'Europe ne peut accueillir davantage de réfugiés », le premier ministre se met en contradiction avec le droit national, européen et international, avec l’idéal européen fait de solidarité entre les peuples qui la composent et d’assistance aux peuples des pays tiers qui sont en danger.
Nous souhaiterions que ces propos fassent l’objet soit d’un démenti soit d’une mise au point.
Ce dont nous avons besoin aujourd'hui en Europe, c’est de plus de solidarité, de mécanismes de soutien rapides et approfondis, d'une priorité absolue à l'accueil temporaire des personnes en besoin de protection internationale. C'est en tenant bon sur nos valeurs, en ne doutant pas des capacités de générosité des européens que l'on fera reculer la peur et la xénophobie et que l'on respectera les principes fondateurs de l'Union faits de dignité, de solidarité, de respect des droits de l'homme, ainsi que la charte des droits fondamentaux qui garantit le droit d’asile dans le respect de la Convention de Genève.
Voilà ce que nous sommes en droit d'attendre de la France et de ses représentants.
Alain Le Cléac’h, Président de France terre d’asile
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile
Paris, le lundi 15 février 2016