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Au delà des conditions d’interpellation scandaleuses dont a été victime Léonarda, collégienne de 15 ans d’origine kosovare, c’est à une clarification de la politique d’immigration et du droit au séjour à laquelle le gouvernement doit s’atteler sans plus tarder. La famille de Léonarda était présente sur le territoire depuis près de 5 ans, déboutée d’une demande d’asile. Elle est donc restée pendant tout ce temps dans une situation confuse, précaire et incertaine de non-éloignement et de non-régularisation.
L’État doit prendre les moyens de juger plus vite la question des demandes d’asile et instaurer une procédure juste et égalitaire. C’est urgent. Á la fin du processus, il doit également prendre une décision quant à l’éloignement si celui-ci ne contrevient pas aux conventions internationales en vigueur. Dans le cas contraire, la possibilité de régularisation doit être étudiée.
En l’occurrence, présents en France depuis près de 5 ans avec des enfants scolarisés depuis plus de trois ans, les parents de Léonarda rentraient dans les critères de régularisation énoncés par François Hollande. Ces critères ne doivent pas rester lettre morte mais être appliqués par les services préfectoraux. Quant à la circulaire du 28 novembre 2012, elle doit faire l’objet d’une évaluation sérieuse et d’un probable réajustement.
Au delà de l’émotion suscitée par cette affaire déplorable, l’agitation ambiante s’avère inutile et courir après les populismes s’apparente à un dangereux aveu d’impuissance. Il faut mettre en place de règles claires, connues de tous et ne laissant aucune place à l’arbitraire.
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile
cp/ France terre d'asile, le 16/10/2013