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Une semaine après le conseil des ministres européens en charge de l’immigration, la Révolution tunisienne n’en finit pas d’agiter l’Europe. La suspension temporaire du trafic ferroviaire entre Vintimille et Menton pour des raisons de « risques de trouble manifeste à l’ordre public » n’honore ni la France, prête à remettre en cause les principes sur lesquels se sont construits l’Union européenne, ni l’Italie, qui surjoue la crise, ni l’Europe, qui pointe aux abonnés absents et où règnent les égoïsmes nationaux. Les pays européens ont les moyens de faire face à la crise provoquée par l’arrivée d’environ 25 000 Tunisiens. Il ne s’agit pas de favoriser l’immigration mais de répondre de façon pragmatique et humaniste à une situation exceptionnelle.
Nous appelons donc l’Union européenne à :
- soutenir la transition démocratique tunisienne et apporter une aide substantielle au développement, qui tienne compte du contexte historique dans lequel se trouve la Tunisie ;
- assouplir la politique des visas, notamment envers les ressortissants tunisiens, ce qui éviterait à beaucoup de jeunes gens qui viennent rejoindre leur famille résidant régulièrement en Europe d’emprunter les dangereuses routes migratoires clandestines ;
- mettre en œuvre de la Directive 2001/55/EC du Conseil du 20 juillet 2001 pour l’octroi de la protection temporaire aux déplacés provenant de Libye et de Tunisie ;
Enfin, nous rappelons que près de 500 000 personnes ont fui la Libye depuis le mois de février. La Tunisie et l’Egypte ont fait preuve d’un extraordinaire élan de solidarité envers ces populations. L’Union européenne doit soutenir ces deux pays et, en particulier, mettre en œuvre un programme conjoint de réinstallation des réfugiés subsahariens qui se trouvent actuellement en Tunisie, Libye et Egypte, sur la base d’une programmation communautaire, stratégique et solidaire.
Paris, cp/ France terre d'asile, le 18/04/2011