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Le 23 juillet 2019
Entre les portes de la Chapelle et de la Villette, les équipes de France terre d’asile dénombraient vendredi dernier, 19 juillet, 932 tentes ou abris de fortune occupés par des personnes en situation de migration. Dès lors, une estimation basse nous faisait évaluer à 1 168 le nombre d’individus présents sur ces campements, l’estimation haute se situant à 2 124.
Est-il nécessaire de souligner une nouvelle fois l’extrême urgence humanitaire qui règne dans ces campements indignes ? L’ensemble des associations qui interviennent dans ce périmètre l’ont fait à de multiples reprises sans que ne soit mis fin à ce qui s’apparente à un véritable cauchemar pour les usagers aux multiples statuts qui s’y pressent (réfugiés statutaires, demandeurs d’asile placés sous règlement Dublin, déboutés, etc.) comme pour les riverains.
Cette situation n’est hélas pas propre à la seule région parisienne. À Bordeaux, Marseille, Nantes, Caen, Metz et de nombreux autres points du territoire, des campements de rue, des squats révèlent l’insuffisance d’un dispositif de premier accueil et mettent en exergue de nombreuses atteintes à l’exercice du droit d’asile. Il serait faux cependant de dire que l’État n’agit pas : il le fait en créant de nouvelles structures comme à Paris mais toujours avec retard et en nombre insuffisant. Il le fait en tentant de mobiliser des logements pour les réfugiés statutaires mais dans un contexte peu favorable faute de compréhension et de volonté de certains élus locaux. Dès lors, l’urgence n’est pas de demander aux associations de fournir à l’Ofii, les coordonnées des usagers ayant recours aux services du 115, dans les conditions difficiles que l’on connaît, pour espérer obtenir de la fluidité dans les dispositifs. Celle-ci n’est pas possible dans l’état de pénurie globale que nous connaissons tant sur l’hébergement d’urgence que sur le logement et cette demande ne peut apparaitre au mieux que comme une entreprise de diversion.
L’urgence est de bâtir un budget logement 2020 adapté aux besoins. L’urgence est de construire une réponse commune adaptée, anticipée sur l’accès à l’hébergement, au logement intermédiaire, aux dispositifs spécialisés. Cela doit être fait avec les maires des grandes villes qui se sont portés volontaires, avec les associations, et ce sur l’ensemble du territoire.
C’est l’appel que nous lançons à nouveau ce jour aux autorités de ce pays pour mettre fin à l’indignité généralisée des campements de rue, véritables robinets à alimentation de l’extrême droite.