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Ce reportage a été réalisé début mai, avant l'expulsion du camp de Roms de Wimille.
C'est ce qu'on appelle un délaissé d'autoroute: une large bande de terre coincée entre un rond-point et une voie rapide. Sans cesse, des voitures surgissent à ses abords et s'engagent sur l'autoroute A16, en direction de Calais. Dissimulés derrière une rangée d'arbres, plusieurs dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants vivent sur ce terrain appartenant à l'Etat. Sans eau courante, sans électricité, sans tout-à-l'égout. A l'entrée du camp, une nuée d'enfants piaillent et jouent ensemble. Certains ont des chaussures, d'autres sont pieds-nus. Un mince filet d'eau sale ruisselle quelques mètres plus loin. Des bouteilles en plastique coupées en deux flottent à la surface."C'est ici que nous puisons l'eau pour la vaisselle et la toilette", indique Adrian, âgé d'une vingtaine d'années. Bienvenue dans la communauté rom de Wimille.
Ce groupe d'une cinquantaine de personnes d'origine roumaine n'est cependant plus dans le Pas-de-Calais pour longtemps. Ce 5 mai, les dernières familles doivent embarquer dans un avion, direction la Roumanie.
Le 29 mars dernier, la police des airs et des frontières (PAF) a encerclé le camp à 3h30 du matin. "Vers 6 h, les policiers ont frappé très fort contre les parois de nos caravanes. Puis, ils ont emmené tous les hommes", précise Adrian. Quinze heures de garde-à-vue plus tard, tous sont relâchés, une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en poche, leurs papiers d'identité confisqués. Le lendemain, les femmes du camp sont interpellées à leur tour. Verdict: les Roms ont un mois pour quitter la France. Ce délai expiré, ils pourront être transférés au centre de rétention administratif (CRA) de Coquelles, près de Calais, situé à quelques kilomètres du camp.
Les associations, un soutien salvateur
A la veille de l'entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne, en janvier 2007, cinq familles roms avaient décidé de profiter de leur toute nouvelle liberté de circulation dans l'espace communautaire. En décembre 2006, elles délaissent Barbulesti, leur village, ravagé cette année-là par de spectaculaires inondations. Après un détour par Mulhouse, elles rejoignent les terres humides du Pas-de-Calais."On croyait qu'il n'y aurait pas de racisme ici", justifie Adrian. "En Roumanie, nous les Roms n'avons aucun droit."
Youphil, le 05/05/2010