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Les clandestins de Corse remis en liberté

Corse : la majorité des clandestins remis en liberté

 

Des clandestins découverts sur une plage du sud de la Corse. 
La majorité des 123 clandestins découverts vendredi sur une plage corse ont été remis en liberté dimanche. Ces personnes, qui se présentent comme des Kurdes de Syrie, ont été transférées samedi dans cinq centres de rétention administrative sur le continent , à Marseille, Lyon, Rennes, Nîmes et Toulouse, la Corse ne disposant pas d'infrastructures permettant le traitement immédiat de leurs cas.

 

Au total, 94 de ces réfugiés, affirmant venir de Syrie et qui avaient déposé des recours contre les arrêtés d'expulsion pris à leur encontre, ont recouvré la liberté dimanche, sur les 123 arrivés sur une plage proche de Bonifacio, dans des conditions toujours pas éclaircies. Aucun des parquets dans les villes concernées n'a fait appel de la décision des juges dans le délai légal de quatre heures. Le ministre de l'Immigration Éric Besson a souligné dimanche soir que tous les migrants libérés dimanche après-midi "dormiront dans des lieux gérés par l'État en partenariat avec la Croix-Rouge". C'est le cas notamment à Nîmes où la préfecture a organisé leur accueil dans des hôtels de la ville.

 

Les associations satisfaites

 

Des décisions identiques devraient être prises lundi à Lyon en faveur des dix clandestins placés au centre de rétention administrative (CRA) de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry et à Toulouse pour les 19 qui sont retenus au CRA de Cornebarrieu, estimaient dimanche les associations d'aide aux réfugiés. Dans tous les cas, les juges ont estimé que la privation de liberté de ces migrants s'était faite hors de tout cadre juridique légal "puisqu'ils n'étaient pas placés en garde à vue". Le juge de Nîmes a pointé l'absence de pièces de procédure justifiant une reconduite à la frontière, celui de Marseille le fait que les migrants ne s'étaient pas vu notifier leurs droits immédiatement après leur placement en rétention. Il appartiendra ensuite aux tribunaux administratifs de statuer définitivement la légalité des arrêtés de reconduite à la frontière pris par le préfet de Corse du Sud.

Les décisions des juges ont été accueillies avec satisfaction par les associations d'aide aux réfugiés qui avaient toutes dénoncé la procédure appliquée par les autorités françaises et notamment le placement immédiat des Kurdes en CRA, susceptible de limiter leur possibilité de déposer un dossier de demande d'asile dans les cinq jours. "On est dans une logique de traitement d'exception des étrangers", avait ainsi dénoncé Jean-Paul Nunez, délégué régional de la Cimade à Nîmes.

 

Enquête sur le périple des clandestins

 

Éric Besson a répondu dimanche à ces critiques affirmant que leurs auteurs "devraient comprendre qu'il était impossible d'amener en quelques heures à la pointe sud de la Corse des dizaines d'interprètes, d'avocats, de médecins et de trouver sur place un local de rétention administrative respectant l'ensemble des normes en vigueur". Soulignant que "61 des 81 adultes ont d'ores et déjà choisi de demander l'asile" et qu'ils "verront cette demande instruite par l'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides) en procédure normale", Éric Besson a souligné que "face à des situations d'urgence, la protection des personnes prime sur le pointillisme procédural".

Les autorités françaises tentent de reconstituer le périple des clandestins qui, selon les dires des migrants, seraient partis de Syrie pour aller en camion jusqu'en Tunisie. De là, ils auraient pris un cargo qui les aurait déposés en Corse. L'enquête du parquet d'Ajaccio s'est poursuivie dimanche avec des vérifications sur un navire ukrainien à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), selon le procureur de la République, Thomas Pison. Des vérifications déjà effectuées depuis vendredi en Sardaigne sur un cargo russe "n'ont pas apporté d'élément probant" et l'enquête n'a encore "pas beaucoup évolué", a-t-il ajouté. La France n'avait pas connu un tel débarquement de clandestins sur ses côtes depuis 2001, quand quelque 900 Kurdes s'étaient échoués sur une plage du Var à bord d'un vraquier.

 

Le Point, le 25/01/2010

 


 

Kurdes en détention : décision ce soir


Dix-neuf clandestins kurdes transférés samedi à Toulouse devraient savoir aujourd'hui en fin de journée s'ils sont remis en liberté comme 94 de leurs compagnons ayant débarqué sur une plage corse la semaine dernière, a-t-on appris auprès de l'un de leurs avocats, Me Julien Brel.

 

"Nous espérons qu'ils seront libérés, comme à Marseille, Nîmes et Rennes", a déclaré l'avocat, précisant que l'audience débuterait à 16h30 et que les réfugiés seraient fixés sur leur sort dans la soirée.

Un groupe de 123 clandestins, se disant Kurdes de Syrie, ont été découverts vendredi sur une plage près de Bonifacio (Corse-du-Sud), puis transférés samedi vers des centres de rétention administrative (Cra) à Toulouse, Nîmes, Marseille, Lyon et Rennes.

Les juges des libertés et de la détention de Marseille, Nîmes et Rennes ont décidé hier de remettre en liberté tous les réfugiés kurdes conduits dans les Centres de rétention administrative de ces juridictions, soit 94 personnes. Dans tous les cas, les juges ont estimé que la privation de liberté de ces migrants s'était faite hors de tout cadre juridique légal, "puisqu'ils n'étaient pas placés en garde à vue".

Le ministre de l'Immigration a affirmé que les migrants libérés seraient hébergés "dans des lieux d'accueil gérés par l'Etat en partenariat avec la Croix-Rouge".
Dix des 123 clandestins placés au Cra de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry attendent également d'être fixés sur leur sort.

Parmi les 19 Kurdes placés au centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse, figure une femme enceinte qui doit accoucher cette semaine. Prise de contraction à sa descente d'avion samedi après-midi, la jeune femme a été conduite dans une maternité de Toulouse, avant de regagner le centre.

 

 

Le Figaro, avec AFP, le 25/01/2010