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Publié le : 07/10/2016
« Nous devons savoir qui franchit nos frontières », a déclaré un jour Jean-Claude Juncker. Et voici que neuf mois après avoir parlé pour la première fois du projet d'Agence européenne de gardes-frontières, elle voit le jour. En effet, ce nouveau corps de gardes-frontières et de garde-côtes est inaugurée à Kapitan Andreevo, à la frontière bulgaro-turque. Une vive illustration que l'UE peut se mettre d'accord à 27, s'il le faut en un temps record. Une question de priorités peut-être ?
Les réfugiés afghans «déçus» par la vie en Europe La nouvelle agence va remplacer Frontex, qui gère les frontières extérieures de l'UE, avec une liste de « mieux ». Tout d'abord, ses promoteurs mettent en avant plus de 1 000 agents permanents, ce qui est le double des effectifs de Frontex, un sous-dimensionnement qui expliquait la faible efficacité de cette dernière. Et surtout l'agence sera plus indépendante et elle pourra disposer de son propre matériel.
Krzysztof Borowski représentant de l'Agence européenne de gardes-frontières, donne à Sputnik plus de détails sur les avantages de ce nouveau projet européen: « Ce n'est pas une agence entièrement nouvelle, c'est une agence qu'on est en train de créer sur la base de Frontex. Qu'est-ce que cela veut dire? Que nous conserverons les mêmes fonctions que Frontex, c'est-à-dire soutenir les États membres pendant des crises migratoires aux frontières et dans la lutte contre les crimes transfrontaliers en fournissant des effectifs et des équipements ».
« Ce qui est nouveau, c'est qu'on va être une agence beaucoup plus active notamment en effectuant ce qu'on appelle des simulations de crise qui permettront de comprendre quelles frontière de l'UE sont particulièrement vulnérables face à la pression migratoire et comment nous pouvons anticiper ces problèmes », affirme M. Borowski.
Le projet conçu il y a neuf mois par la Commission européenne voit le jour aujourd'hui avec à sa tête M. Fabrice Leggeri, le même Français qui pilotait Frontex à l'époque. Il y a un nombre indéniable de points positifs de ce moment qualifié d' « historique » par le dirigeant européen et par M. Leggeri lui-même, mais quels en seraient les points faibles?
Pierre Henry, directeur général de l'association France terre d'asile, reconnait la réactivité de l'UE dans la mise en place d'un projet si important en si peu de temps et avec plus de moyens, mais il ne pense pas que cela pourrait être une solution définitive. « Pourtant, j'attire l'attention sur le fait suivant: nous n'allons pas régler la crise migratoire par la seule présence de douaniers. C'est un peu plus compliqué que cela », estime-t-il. « Il faut d'abord ramener la paix dans les pays où il y a des guerres que sévissent maintenant depuis près de cinq ans — je pense évidemment à la Syrie, mais je pense aussi à la Lybie. Et puis l'accord de gardes-frontières ne peut être que le premier échelon d'un système de sécurité et de protection, mais de protection également des réfugiés, de ceux qui peuvent prétendre à l'asile. Sinon cela n'a aucun sens. Ici il y a un point qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui c'est un peu l'angle mort de cette décision de l'Union européenne ».
C'est le premier jour officiel de l'Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes. Une création spectaculaire en neuf mois seulement, il ne reste plus qu'à attendre des résultats avec la même réactivité.
Sputnik, le 06/10/2016