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Publié le : 02/06/2017
Les migrants vietnamiens sont loin d’être les plus nombreux à Calais, mais ils passent régulièrement pour rejoindre leur eldorado anglais.
Les migrants vietnamiens sont loin d’être les plus nombreux à Calais, mais ils passent régulièrement pour rejoindre leur eldorado anglais.
Du Vietnam à Calais sur la route de l’Angleterre. France Terre d’Asile vient de sortir une enquête de terrain auprès des migrants vietnamiens en route vers le Royaume-Uni. Ce n’est pas l’immigration la plus visible, loin de là, ou la plus nombreuse. Pourtant les Vietnamiens sont bel et bien présents sur le Calaisis, dans l’ombre.
Ils sont présents depuis près d’une dizaine d’années et sont plus visibles dans le Béthunois avec un petit camp à Angres, surnommé par les migrants Vietnam City, près de l’autoroute A26, et à Paris, étape généralement incontournable sur leur parcours, pour une période plus ou moins longue en fonction de leurs finances.
À Calais, ils logent dans des hôtels avant leur passage de la Manche, pour ceux qui optent pour la formule la plus chère, la VIP, qui coûte entre 10 000 et 14 000 euros. Ou ne font qu’y passer en quête d’un camion pour atteindre leur eldorado. Huong « a passé deux nuits à l’hôtel à Calais et les passeurs l’ont conduit à un camion où elle s’est cachée. Ils avaient payé le chauffeur. Elle est passée à la première tentative. »
« L’étape de Calais est déterminante dans leur parcours », peut-on lire dans le rapport. Et elle peut prendre du temps. Un migrant vietnamien explique avoir mis un an à passer, et s’être fait arrêter 42 fois à Calais. Ils sont entre 100 et 200 selon les années à être arrêtés et à passer un temps au centre de rétention administrative de Coquelles (212 en 2010 soit 16,6 % des personnes, 91 en 2012). En 2015, trois filières de passeurs vietnamiens ont été démantelées sur le Calaisis.
Les passeurs ont parfois leur propre flotte de camions d’import-export.
En Angleterre, la préoccupation est plus grande. « Les autorités britanniques s’inquiètent de voir un nombre croissant de ces migrants clandestins, et en particulier des mineurs, être exploités dans des usines à cannabis. » 96 % des personnes interpellées étaient vietnamiennes.
Ces Vietnamiens sont en majorité issus du nord et du centre du Vietnam, des jeunes hommes entre 15 et 24 ans qui fuient la pauvreté et le manque de perspectives et rêvent d’une « vie meilleure en Europe et, plus particulièrement au Royaume-Uni qu’ils considèrent comme une terre promise ». Les mirages des « agences » et de ceux qui ont déjà émigré leur font miroiter des salaires et des conditions de vie excellents.
La réalité est bien sûr bien différente, avec des dettes moyennes de plus de 20 à 30 000 euros pour le voyage jusqu’à leur eldorado, du travail au noir, voire de l’esclavage moderne.
Leur parcours passe souvent par l’ancien bloc soviétique : la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Pologne, avant l’Allemagne, la Belgique et la France.
La suite ? D’après le rapport, « le renforcement de la sécurité suite au démantèlement de la jungle de Calais semble sérieusement compromettre le passage des Vietnamiens vers le Royaume-Uni. Il se dit que le passage est bloqué momentanément à cause de Calais. Les agences font attendre ceux qui veulent partir. » Mais la situation ne devrait pas durer. Les Vietnamiens reviendront dans l’ombre de ces routes migratoires verrouillées par les passeurs et les espérances.
Par le Nord Littoral, le 04/05/2017