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Publié le : 24/11/2016
Ils sont un peu plus de 1900 à avoir quitté Calais en octobre dernier. Un mois après le démantèlement de la "jungle", la situation des mineurs isolés qui vivaient dans le bidonville inquiète toujours. L'ONG britannique Refugee Youth Service a dit mercredi avoir perdu la trace d'une soixantaine d'entre eux. Sur les 179 que l'association suivait au total, 56% vivent selon elle dans des centres d'accueil et d'orientation pour mineurs isolés (CAOMIS), 8% sont partis légalement en Angleterre, 2% vivent dans la rue, et les plus de 30% restants, donc, sont introuvables.
Ben Teuten, l'un des fondateurs de cette organisation qui travaille à Calais depuis novembre 2015, s'est dit très inquiet pour ces jeunes migrants et réfugiés, qui pourraient être la proie de trafiquants et ne chercheront probablement pas l'aide des autorités en raison de précédentes déconvenues.
Mais le gouvernement se veut moins alarmiste. "On nous a remonté quelques fuites au départ", admet le ministère de l'Intérieur, interrogé par LCI. Les centres sont ouverts, alors ils font ce qu'ils veulent". Selon cette même source, "les gestionnaires de centres ont indiqué que ceux qui partaient étaient vraisemblablement des 'faux mineurs'". Et de se réjouir : "Globalement, on a vraiment une excellente adhésion des mineurs au dispositif des CAOMIS. Maintenant, ils sont pressés de voir le résultat du traitement de leur dossier."
Un avis partagé par plusieurs associations. Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, estime ainsi que "l'information (de Refugee Youth Service) ne veut pas dire grand-chose". "Ces centres ne sont pas fermés et si les jeunes décident de partir, ils partent", souligne-t-il, à l'instar du ministère, avec il est globalement d'accord sur l'appréciation de la situation. "Les 1500 mineurs évacués de Calais sont répartis dans une cinquantaine de CAOMIS sur toute la France, et pour l’instant, selon les informations dont nous disposons, cela se passe plutôt bien", affirme-t-il.
Désormais, la plupart de ces mineurs sont en attente de l'étude de leur dossier, sachant que la majorité d'entre eux souhaite partir pour l'Angleterre .Sur ce point, le ministère de l'Intérieur se veut plutôt optimiste, affirmant que des mineurs sont transférés tous les jours vers le Royaume-Uni. "Il y en a eu 5 aujourd'hui, 17 hier...". Selon les derniers chiffres officiels du ministère, communiqués au moment de l'évacuation de la jungle, 300 mineurs isolés étaient partis outre-Manche.
Pierre Henry, lui, ne cache pas son inquiétude. Il sait que la plupart des mineurs isolés qui ont demandé leur transfert au Royaume-Uni ne pourront pas partir. "Une fois que la décision tombera, elle ne concernera pas tout le monde, soupire-t-il. Et un certain nombre de ces mineurs isolés repartiront sur la route migratoire qui les amènera soit vers la Grande-Bretagne, soit vers les pays du Nord, probablement en passant par Calais". Il estime que les britanniques ont une très grande responsabilité dans la décision qu’ils vont prendre (ou pas).
Mais, problème, les nouvelles règles d'accueil au Royaume-Uni, rendues publiques lundi, risquent de compliquer les choses. Désormais, un réfugié mineur devra : soit avoir 12 ans ou moins, soit être exposé à un risque élevé d'exploitation sexuelle, ou bien avoir 15 ans ou moins et être de nationalité syrienne ou soudanaise, ou encore avoir moins de 18 ans et accompagner un frère ou une sœur remplissant l'un des trois premiers critères.
Le gouvernement britannique s'était pourtant engagé à accueillir "tous les mineurs isolés présents à Calais dont les attaches familiales en Grande-Bretagne sont établies" et à "étudier également les dossiers de mineurs non accompagnés qui n'ont pas de liens familiaux mais dont l'intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays", avait dit en octobre le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
LCI, le 24/11/2016