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Un campement de migrants évacué dans le nord de Paris

Publié le : 16/09/2016

le monde

Soudanais, Afghans et Erythréens s’étaient installés dans une myriade de tentes et matelas entre l’avenue de Flandres et le quai de Jemmapes, dans les 10e et 19e arrondissements de Paris, dans des conditions sanitaires et humaines très dégradées. Ces derniers jours, un certain nombre de familles et d’enfants avaient rejoint le campement de fortune, surtout du côté « afghan ».

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1 500 Soudanais, Afghans et Érythréens ont été évacués d'un campement à Paris, entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad, vendredi 16 septembre. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

L’évacuation, précédée d’un important déploiement policier, avec bouclage de l’avenue de Flandres entre la rue du Maroc et la place de Stalingrad, a débuté vers 7 heures, quand un groupe de femmes et d’enfants a été rassemblé pour monter dans un bus. Une cinquantaine de bus étaient prévus, selon la préfecture de région, qui menait l’opération avec la préfecture de police, l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII) et les associations Emmaüs solidarités et France terre d’asile. Les migrants doivent être conduits dans des centres d’hébergements en Ile-de-France.


« On fera d’autres opérations »

Au moins 1 500 migrants étaient présents au moment de l’évacuation, selon la ministre du logement, Emmanuelle Cosse, présente sur place. « Il y a beaucoup de familles avec enfants, plus que d’habitude. Ils vont évidement être pris en charge », a-t-elle déclaré. Interrogée sur l’évacuation de ce campement jugée tardive par certaines associations, la ministre a souligné que « la situation est compliquée », car à chaque « mise à l’abri », il faut « reconstituer des places » pour loger les migrants. Mais en cas de besoin, « on fera d’autres opérations », a-t-elle promis.

Le campement avait déjà été évacué le 17 août, avec près de 700 personnes prises en charge dans des structures d’hébergement. Le 22 juillet, près de 2 500 migrants avaient été mis à l’abri depuis un campement installé sur le boulevard de la Villette, au cours de ce qui constituait la plus importante opération de ce type dans la capitale.


Des campements régulièrement reconstitués

Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la plate-forme de France terre d’asile, où les migrants entament leurs démarches à Paris s’ils veulent demander le statut de réfugié, et de la gare du Nord, alimentés par des flux soutenus en provenance de la Méditerranée et par des allers-retours entre la capitale et Calais. Jusqu’à l’évacuation de vendredi, près de 16 000 offres d’hébergement avaient été faites par les pouvoirs publics.

Mais les mises à l’abri s’étaient ralenties avec l’été, cédant le pas à des opérations policières de contrôle de la situation administrative visant à « préserver la salubrité et l’ordre public » et « éviter la réimplantation de nouveaux campements », mais vivement dénoncées par les collectifs de soutien.

Pour contrer l’implantation de ces campements indignes, la ville de Paris va ouvrir à la mi-octobre un centre d’accueil humanitaire, chargé de prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur ces structures d’hébergement plus pérennes en régions. Dans ce projet, la fluidité du dispositif sera cruciale. Le gouvernement travaille actuellement à créer quelque 12 000 places dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO), car il faudra aussi héberger les migrants venus de Calais où la « jungle » doit être démantelée à la même période.

 

Le 16/09/2016, Le Monde