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Publié le : 04/07/2018
Par France terre d'asile, le 30 juin 2018
Après plusieurs mois de négociations au point mort, douze heures de discussion lors du sommet du 28-29 juin à Bruxelles ont permis aux pays de l’Union européenne (UE), sous la pression du Premier ministre italien, de conclure un accord sur la migration, dont la mise en œuvre concrète reste à définir.
Bien que les chefs d’États se félicitent de l’élaboration d’un compromis le 28 juin, les propositions adoptées restent vagues et peu contraignantes. Parmi les mesures incorporées, les dirigeants sont invités à « examiner » le concept de « plateformes régionales de débarquement ». Ces plateformes, sensées être établies en Afrique du Nord auraient pour vocation d’accueillir les migrants sauvés en Méditerranée et d’identifier ceux pouvant prétendre à la protection internationale. L’accord prévoit aussi la création – sur une base volontaire – de « centres contrôlés » sur le territoire européen, afin de distinguer les personnes en fonction de leur situation. Questionnée quant à la nature de ces centres, Nathalie Loiseau, ministre française des Affaires européennes, a affirmé qu’ « il ne s’agira pas de centres fermés, mais de centres d’où les migrants ne pourront pas sortir ». Les personnes éligibles à l’asile ou vulnérables seraient ensuite réparties entre pays européens, encore une fois, sur une base volontaire.
Les États membres se sont aussi accordés pour débloquer 500 millions d’euros supplémentaires pour le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique et pour renforcer la coopération des pays européens avec les garde-côtes libyens. En ce qui concerne, la réforme du règlement Dublin, outre l’objectif affiché de trouver un équilibre entre « responsabilité et solidarité », rien n’a été précisé.
Ces propositions avaient déjà fait l’objet d’une discussion lors d’un mini-sommet informel, le 24 juin, à l’initiative de la Commission européenne. À l’issue de ce sommet, les seize pays participant s’étaient déjà entendus sur la mise en place de « plateformes régionales de débarquement » et sur la consolidation des frontières extérieures. Ces sujets ont pris le pas sur les négociations autour de la réforme du règlement Dublin pour lequel un consensus devait être trouvé lors du sommet du 28-29 juin.
À l’approche du sommet, l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut commissariat aux Nations unies pour les réfugiés avaient publié un communiqué sur l’action à adopter par l’UE en Méditerranée, prônant une coopération avec l’Union africaine – vision approuvée par le Conseil européen. Ils avaient aussi détaillé leur vision conjointe d’une procédure régionale de débarquement prévisible, incluant des plateformes de débarquement.
Pourtant la route est encore longue, bien que le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se soit félicité d’un accord « sortant l’Italie de son isolement », les dirigeants européens sont conscients du travail restant à accomplir pour s’accorder sur le terrain. En effet, les pays directement concernés par la mise en place de ces centres et plateformes ont déjà fait savoir leur opposition au projet tout comme le Parlement européen qui a annoncé qu’il rejetterait toute proposition d’allocation de fonds à la construction de centres extraterritoriaux.
Par France terre d'asile - Article issu de notre Veille Europe disponible ICI.