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Publié le : 19/08/2010
"Lamentables", "démagogiques", "populistes"... Les associations ont vivement réagi aux déclarations de la secrétaire d'Etat à la famille sur l'avenir des enfants de Roms expulsés.
Les associations n'ont pas tardé à réagir aux propos de la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano sur la situation des enfants Roms scolarisés dans la métropole, alors que la France devait renvoyer 93 Roms en Roumanie dans la journée du 19 août.
Interrogée sur Europe 1 sur le devenir des enfants expulsés, Nadine Morano a répondu: "Ils seront scolarisés dans leur pays d'origine, il n'y pas que des écoles en France". "Les enfants ne doivent pas servir d'alibis".
"Ses propos sont à la hauteur de sa réputation, lamentables", a réagi Richard Moyon, de Réseaux éducations sans Frontières (Resf), accusant la secrétaire d'Etat à la Famille de sombrer dans la "démagogie", tandis que le directeur général de France Terre d'Asile Pierre Henry parlait, lui, de "populisme".
Intégration
"Comme d'habitude, elle fait dans l'apparente simplicité. Le problème c'est que c'est beaucoup trop simple. Car c'est plus facile de montrer du doigt une population que de s'intéresser à la cause de son errance, à la cause de cette situation", indique-t-il à NouvelObs.com. "Il serait plus louable de s'interroger sur les raisons pour lesquelles ce plan est en panne. Mais cela demande plus d'efforts, c'est moins populiste que de stigmatiser une population. C'est ce qui fait la noblesse de la politique. Malheureusement avec Nadine Morano, on est dans un autre registre".
"L'UE a adopté un plan de lutte contre les discriminations et pour l'intégration des Roms, qui plus est proposé par un commissaire européen Français, en l'occurrence Jacques Barrot. Je conseille à Mme Morano d'en prendre connaissance", ajoute-t-il.
"Racisme"
Réagissant aux affirmations de la secrétaire d'Etat à la Famille, selon laquelle "[ces] personnes [les roms, ndlr] qui sont assises dans la rue, se servent des enfants, dont certains d'ailleurs - il faut le rappeler - sont sous cachets, vous savez, pour être un petit peu drogués et endormis, en train de faire de la mendicité", Richard Moyon a déclaré à NouvelObs.com :
"Oui il arrive, comme dans tous les pays pauvres, comme dans toutes les populations pauvres, dans des situations d'extrême misère, que certains utilisent les enfants pour la mendicité et il faut s'occuper de ces situations, mais pas comme le souhaite Mme Morano, pas en renvoyant ces enfants dans des pays où leur situation serait encore pire, où la tradition sociale, raciste, envers ces populations, est telle que ces enfants sont encore moins pris en charge"
"Profitons de la richesse de la France et de ses structures pour accueillir ces enfants, quelles que soient leur nationalité et leur origine, ce que prévoit par ailleurs la Convention internationale des droits de l'enfants", a-t-il ajouté, regrettant que "par ses propos, le président de la République ait ouvert la voie au racisme proclamé de certains membres de son gouvernement".
"Morano entretient un sketch"
Pierre Henry s'indigne quant à lui de "ce type de propos qui ne sert qu'à flatter les comportements les plus grossiers. Nadine Morano entretient un sketch, ce mauvais feuilleton de l'été qui stigmatise une population". Il y a une difficulté, c'est vrai, mais qui concerne l'ensemble des pays européens, en particulier la Roumanie et la Bulgarie. "Cette population [les roms, ndlr], est victime d'une forte discrimination. A quoi ça sert de les expulser ? Cela pose un problème de gouvernance au sein de l'Union Européenne. Là encore, cela prend du temps, et cela s'évalue à long terme", analyse-t-il.
"Nadine Morano est dans le court-terme et la surenchère permanente pour ramener vers l'UMP une frange de l'électorat traditionnel du Front national, croit savoir le directeur général de France Terre d'Asile, mettant en garde "ne nous laissons pas prendre au piège de cette surenchère, la noblesse de la politique est autre chose".
Par Benjamin Harroch et Tristan Berteloot, le 19/08/2010