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Quatre gouvernements soupconnés de préparer des renvois forcés vers Bagdad

Publié le : 10/06/2010

Le HCR met en garde contre des expulsions vers l'Iraq

Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) soupçonne quatre gouvernements – Pays-Bas, Norvège, Suède et Royaume-Uni – de préparer des renvois forcés de ressortissants iraquiens vers Bagdad, en Iraq, à la fin de cette semaine. C'est ce qu'a indiqué mardi l'agence onusienne, à l'occasion d'un point de presse hebdomadaire au Palais des nations, à Genève.

« Nous ne disposons pas d'informations vérifiées concernant le nombre et le profil des personnes concernées et si certaines ont demandé une protection », a précisé la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, avant de rappeler la position de l'agence.

« Les demandeurs d'asile iraquiens originaires des gouvernorats de Bagdad, Diyala, Ninewa et Salah-al-Din, ainsi que de la province de Kirkuk, devraient continuer à bénéficier de la protection internationale -ou d'une autre forme de protection adaptée aux circonstances- et du statut de réfugié.»


Pour le HCR, dans ces régions d'Iraq, la situation sécuritaire instable, le niveau de violence élevé et les violations des droits de l'homme qui perdurent, constituent « des menaces graves contre la vie, l'intégrité physique ou la liberté ». Autant de motifs valables pour justifier l'obtention de la protection internationale.

« Nous sommes conscient que les besoins de protection internationale des Iraquiens sont évalués par les autorités chargées de l'asile en Europe et ailleurs », a souligné Melissa Fleming, avant de préciser que l'organisation « recommandait instamment à ces autorités de veiller à ce que la situation en Iraq dans son ensemble, y compris le niveau élevé d'anarchie, soit prise en compte dans leur examen ».

La porte-parole du HCR a également rappelé que s'il avait été suggéré que les Iraquiens rapatriés résident dans des zones du pays différentes de celles dont ils sont originaires, le HCR estimait en revanche « qu'aucune alternative de fuite interne n'existe en Iraq en raison du niveau de violence, des restrictions à l'accès et au séjour dans certains gouvernorats et des grandes difficultés pour les rapatriés d'assurer leur survie dans certaines zones de réinstallation ».

Alors que l'insurrection et la violence quotidienne en iraq ont conduit à des déplacements internes et externes de population, le HCR craint que ces retours forcés en provenance d'Europe n'adressent un mauvais message à d'autres pays d'accueil, en particulier les pays frontaliers de l'Iraq, comme la Syrie et la Jordanie.


HCR, le 08/06/2010