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Publié le : 01/10/2014
Hamid Hamidi a effectué un long périple entre l'Afghanistan et la France. Vardan Grigoryan a quitté la Russie. ©LeDauphiné
Solange vient de Centrafrique, Hamid d’Afghanistan et Vardan de Russie. Trois personnes, trois histoires parmi d’autres au centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) de Gap. Ils racontent leurs parcours.
Solange a reçu cet été la “protection subsidiaire”, qui lui permet de bénéficier d’une carte de séjour temporaire. « J’ai reçu une réponse positive le 8 août », note cette femme venue de Centrafrique et approchant aujourd’hui la quarantaine. « L’attente a été très dure », se rappelle-t-elle. « Au départ, je suis venue en France pour accoucher de ma fille. Et c’est à ce moment-là que la guerre a commencé en Centrafrique. Je ne pouvais pas rentrer. » Celle-ci a d’abord constitué un dossier à Paris, d’où on l’a orientée vers le Cada de Gap. Elle et sa fille ont posé leurs valises dans la capitale douce en octobre 2013. « À Paris, j’étais dans un petit hôtel, où il y avait seulement un lit pour dormir, on ne pouvait pas faire la cuisine. Ici, je suis dans un appartement, même si je le partage avec d’autres personnes », apprécie-t-elle. Celle-ci attend désormais de pouvoir emménager dans son propre logement.
À seulement 21 ans, Hamid Hamidi a passé plus de la moitié de sa vie loin de son pays natal, l’Afghanistan. Originaire de la ville de Ghazni, il a d’abord rejoint le Pakistan avec sa famille, puis l’Iran. « On pensait que, peut-être, demain la guerre serait terminée, et qu’on pourrait rentrer. Mais à chaque fois, ça a recommencé. » Plus tard, il a poursuivi seul son périple, en Turquie, en Grèce, en Italie puis en France. « J’ai été attrapé par la police française, et envoyé en prison parce que je n’avais pas de papiers », précise-t-il. Dans la foulée, il est resté un moment à Paris. « Pendant six mois, je dormais dans la rue. Puis j’ai trouvé France terre d’asile, qui m’a donné une chambre d’hôtel. Ils m’ont dit ensuite qu’ils avaient trouvé une place au Cada de Gap. » Aujourd’hui, Hamid Hamidi aimerait se perfectionner en français et pouvoir étudier, se former.
La maîtrise du français, c’était aussi une préoccupation de Vardan Grigoryan. Avant d’obtenir le statut de réfugié, pendant les mois d’attente, cet homme de 27 ans originaire de Volgograd, en Russie, venait « quatre à cinq fois par semaine » aux cours de langue française proposés par le Cada. Il a également profité de cette période pour effectuer deux stages en entreprise, dans la mécanique. L’obtention du statut de réfugié, ce printemps, a été un grand soulagement. « C’est la liberté ! Ça me permet de travailler, c’est surtout ça qui est important. » Il a depuis créé son auto-entreprise. « Je fais les marchés : je vends des tee-shirts, des caleçons, et maintenant de la porcelaine », détaille-t-il. Comme lui, sa famille a fui la Russie. « Nous sommes d’origine arménienne, et comme nous avons la peau plus noire, on nous disait : vous n’avez pas le droit d’être dans notre pays. » Vardan Grigoryan montre une cicatrice, à côté de son œil, et précise qu’elle est dûe à un coup de batte. « Là-bas, c’est blanc et noir, il n’y a pas d’autres couleurs. » Sa famille est aujourd’hui en Biélorussie, où elle rencontre encore des problèmes, explique-t-il. « C’est très dur de venir en Europe. Mais je pense qu’ils vont venir un jour. Pour être ensemble, tranquilles et protégés. »
Par Fabien Roux.
Le Dauphiné, le 01 octobre 2014.