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Publié le : 31/01/2017
La réunion s’est tenue ce lundi, à 11 h 30, à l’invitation des ministres de l’Intérieur Bruno Le Roux et du Logement Emmanuelle Cosse. Elle portait sur « les dispositifs nécessaires après le démantèlement du campement de Calais ». Pour rappel, deux experts avaient été missionnés par les ministres de l’Intérieur et du Logement, lors du démantèlement de la « jungle » fin octobre, pour faire des propositions sur « le jour d’après ».
Mais trois mois plus tard, ce rapport, pourtant remis en novembre, n’a toujours pas été dévoilé. Jérôme Vignon, l’un des deux experts de ce rapport, a expliqué ce lundi que les propositions qu’il contenait n’avaient « pas été retenues » par les ministres : « Nous préconisions la création d’un accueil minimal d’urgence à Calais de 100 à 150 places, où les personnes ne seraient restées que quelques jours maximum avant d’être orientées vers un centre de transit. »
Outre les deux ministres et leurs conseillers, plusieurs associations d’aide aux migrants, dont certaines ont œuvré à Calais, étaient présentes : des représentants de France terre d’asile, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Emmaüs, du Secours catholique, de l’Auberge des migrants et de Salam. La préfète du Pas-de-Calais était également présente. Les deux experts missionnés pour émettre des préconisations sur l’ « après-jungle » n’ont en revanche pas été conviés à cette réunion.
Deux annonces ont été faites : d’abord, le fait qu’aucun dispositif d’accueil ne sera créé à Calais pour les migrants (c’est pourtant ce que réclamaient plusieurs associations calaisiennes, comme Salam, l’Auberge des migrants ou le Secours catholique). Ensuite, le fait que deux centres d’accueil pour migrants seront créés dans le Pas-de-Calais : un centre pour mineurs non accompagnés et un centre d’accueil et d’orientation (CAO) pour les adultes. Un CAO existe déjà dans le département à Croisilles, près d’Arras. Il s’agit du seul de la région.
D’après Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, ces centres ne seront créés « ni dans le Calaisis, ni sur le littoral » :
« Leur principe est acté, mais des négociations sont toujours en cours pour leur mise en œuvre. » Les deux ministres annoncent aussi « le renforcement des capacités d’hébergement » à l’échelle de la région, sans donner plus de détails.
Vincent De Coninck, du Secours catholique, s’est dit « très déçu » par cette réunion : « Le gouvernement est dans un déni complet de réalité. Et finalement, il aura laissé les choses dans une situation bien pire que quand il est arrivé au pouvoir : aujourd’hui, il n’y a plus de squats, plus de possibilité de se laver ou de manger pour les migrants : il n’y a plus rien ! »
« Nous, on réclamait au minimum un dispositif de secours et d’orientation, a réagi François Guennoc, de l’Auberge des migrants. Mais on n’a pas senti la moindre ouverture. Aujourd’hui, on se retrouve face à des personnes qui ont faim, qui sont malades ou qui ne se sont pas lavées depuis des semaines, sans solution à leur proposer. »
Pour Pierre Henry, on est « face à une équation impossible entre, d’un côté, un gouvernement qui, à trois mois des présidentielles, ne veut pas être accusé de favoriser le retour des migrants à Calais, et des associations qui voient les migrants revenir sans qu’il y ait de structures pour les aider ».
Selon l’association l’Auberge des migrants, il y aurait actuellement 200 à 400 migrants à Calais, dont « beaucoup de mineurs et de primo-arrivants » : « Certains sont hébergés par des Calaisiens, d’autres essaient de dormir le jour et de bouger la nuit pour tenter de passer en Angleterre. »
La voix du nord, 30/01/2017