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Publié le : 07/09/2016
En avril 2016, le président François Hollande s'est rendu dans un camp de réfugiés syriens au Liban.
En avril 2016, le président François Hollande s'est rendu dans un camp de réfugiés syriens au Liban. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Il y a un an, le président François Hollande annonçait que la France accueillerait 24 000 réfugiés supplémentaires dans le cadre du plan de relocalisation de l’Union européenne (UE), d’ici la fin de l’année 2017, après avoir accepté l’arrivée de 6 700 demandeurs d’asile en juillet 2015. Un an après cette annonce, le plan de l’UE, visant à soulager la Grèce et l’Italie et à offrir une voie d’immigration légale aux réfugiés, principalement Syriens et Irakiens, tarde à faire ses preuves. Au 1er septembre dernier, 1 662 personnes ont été accueillies dans l’Hexagone dans le cadre de ce programme, selon les chiffres de la Commission européenne (CE).
Le plan de relocalisation adopté en septembre 2015 par Bruxelles prévoit de transférer 160 000 demandeurs d’asile depuis la Grèce et l’Italie - qui comptent entre entre 54 000 et 58 000 migrants, et environ 150 000 migrants - vers d’autres États membres de l’UE, d’ici septembre 2017. Une fois leur demande enregistrée dans les « hotspots », les réfugiés doivent choisir un pays d’accueil parmi les États membres participant au programme.
Au 1er septembre, 1 662 réfugiés ont été relocalisés en France, principalement syriens, irakiens et érythréens. « D’ici fin septembre, 333 réfugiés vont arriver », indique à 20 Minutes la direction générale des étrangers en France (DGEF). C’est plus que dans les autres pays participant au plan de relocalisation, mais cela ne représentera que 5,4 % de son engagement total.
La DGEF souligne trois contraintes à prendre en compte dans l’appréciation de ces chiffres. Le plan a mis du temps à se rôder : « les autorités grecques et italiennes ont dû se doter des structures pour enregistrer les demandes d’asile ». En outre, « les arrivées dépendent du choix des réfugiés, qui demandent un pays d’accueil ». Enfin, « les vérifications sécuritaires ont été renforcées après les attentats du 13 novembre, ce qui peut ralentir certaines demandes ».
Mais « en termes de capacité d’accueil, la France est en mesure de respecter ses engagements », insiste la DGEF. D’ici la fin de l’année, 8 000 places en centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) seront créées (dont 5 000 seront réservées au plan de relocalisation), ce qui portera à 35 000 le nombre de places sur tout el territoire. « L’objectif est de monter en puissance, avec un total de 40 000 places d’ici fin 2017 », poursuit la DGEF.
La France s’est aussi engagée à accueillir 2 500 Syriens dans le cadre d’un plan de réinstallation. Ces réfugiés sont sélectionnés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies au Liban, en Jordanie et en Égypte. Début mars, 512 réfugiés syriens étaient effectivement arrivés sur le territoire.
Au-delà de ces deux mécanismes européens, des migrants arrivent directement sur le territoire français. Ils se concentrent principalement à Calais, pour ceux qui espèrent se rendre au Royaume-Uni, et à Paris, où des camps « sauvages » sont régulièrement démantelés par les autorités.
L’État a pourtant déployé des moyens en deux ans : nouvelle loi sur l’asile votée à l’été 2015, hausse des effectifs de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui gère les demandes d’asile, augmentation des capacités d’hébergement, ouverture de deux camps humanitaires à Paris prévue mi-octobre… « Ce sont des efforts sans précédents mais qui restent en deçà des besoins, faute de vision et d’anticipation », déplore Pierre Henry, président de France terre d'asile.
En 2015, 80 075 demandes d’asile ont été enregistrées par l’Ofpra (+ 23,6 % par rapport à 2014). Sur les six premiers mois de 2016, une hausse de 18 % a été observée par rapport à la même période en 2015. L’année 2016 pourrait établir un nouveau record, d’où l’inquiétude des ONG.
« Il faut accroître les capacités de transit entre les grandes agglomérations, pour ne pas créer des points d’entrée saturés comme à Paris et Calais », préconise Pierre Henry. « Des discussions bilatérales avec le Royaume-Uni sont aussi cruciales pour trouver une solution à Calais, et il faut remettre le dossier migratoire au cœur de l’UE ».
Ces deux dernières pistes semblent un peu compromises, après le référendum favorable au Brexit et les réticences exprimées par plusieurs États membres de l’UE. La Hongrie et la Slovaquie ont décidé d’attaquer le plan de relocalisation devant la justice européenne. Budapest a également décidé d’organiser un référendum le 2 octobre pour consulter les Hongrois sur ce plan.
Le 07/09/2016, 20 Minutes