Publié le : 07/11/2016
Le démantèlement de la jungle de Calais a-t-il des conséquences sur la Maison du jeune réfugié de Saint-Omer ? Son directeur, Jean-François Roger nous répond.
Quel impact le démantèlement a-t-il eu sur votre structure ?
« Depuis les derniers jours, nous avons reçu beaucoup plus d’orientations de mineurs isolés par les associations et les partenaires institutionnels. Nous en avons eu une quarantaine lors des deux derniers jours, c’est beaucoup plus qu’habituellement. »
Arrivez-vous à faire face ?
« Oui, car ces jeunes sont orientés vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) pour mineurs isolés partout en France. Et je pense que le flux se tarira au fur et à mesure que les migrants verront qu’il n’y a plus de structure d’accueil pour eux à Calais. »
Ils ne rêvent plus d’aller en Angleterre ?
« Jusqu’en juillet, 85 % des jeunes quittaient volontairement le centre d’accueil dans l’espoir de gagner l’Angleterre. Depuis, ce chiffre a baissé à 50 % car avec tout le travail mené par les équipes éducatives, les jeunes comprennent que cet eldorado ne sera pas facile à atteindre. »
Que vont devenir ces jeunes ?
« Ceux qui ont de la famille en Angleterre ou dans un autre pays de l’Union européenne peuvent demander à bénéficier d’un regroupement familial. Les autres ont vocation à s’installer et à s’insérer en France. »
La Maison du jeune réfugié est financée par le Département. Quarante-cinq jeunes y sont accueillis en permanence, et plus de 3 000 y ont transité depuis son ouverture en 2012. Quarante-neuf nationalités y ont été recensées mais les pays les plus représentés sont l’Afghanistan, le Soudan et l’Érythrée.
La Voix du Nord, le 04/11/2016