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Publié le : 25/03/2011
"Monsieur le Ministre,
La situation en Libye est aujourd’hui extrêmement instable. Le risque de déplacements forcés de populations au sein et au dehors de l’Afrique du nord, à la lumière de ces événements, est très prégnant. La Tunisie est fortement affectée par cette situation, comme nous avons pu le constater lors d’une récente mission à la frontière tuniso-libyenne.
Compte tenu de cette situation, nous aimerions saisir l’opportunité de vous faire part du point de vue de France terre d’asile et du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés, réseau dont nous sommes membre.
Chaque jour, de nouveaux réfugiés arrivent aux frontières tunisiennes et égyptiennes. La majorité des arrivants sont des travailleurs migrants, employés en Libye avant que les violences n’éclatent dans le pays. Parmi les nouveaux arrivants, nombreux sont ceux qui pourraient relever du mandat du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et qui auraient besoin d’une protection internationale. C’est notamment le cas des Somaliens, des Erythréens et de la plupart des Soudanais, dont beaucoup n’étaient pas recensés par le HCR en Libye.
A l’heure actuelle, un grand nombre de réfugiés subsahariens, bénéficiaires d’une protection internationale, n’a pas pu quitter la Libye. Cette situation nous amène à appuyer la démarche du Haut Commissaire António Guterres, lequel a saisi le président de la Commission européenne et les Etats membres pour leur demander de trouver une solution à la situation des réfugiés fuyant la Libye, y compris par la réinstallation d’un certain nombre de réfugiés, au-delà des quotas déjà définis par les Etats membres.
France terre d’asile appelle la France à contribuer à cet effort, au nom d’une double solidarité à exercer, d’une part envers les personnes nécessitant une protection internationale et, d’autre part envers les jeunes démocraties tunisienne et égyptienne, qui ne sauraient supporter seules les conséquences d’une dégradation durable de la situation en Libye. Nous sommes bien évidemment disponibles et prêts à vous apporter toute aide (opérationnelle et technique) dans l’élaboration et la mise en place d’un programme d’accueil des réfugiés.
Plus concrètement, nous vous rappelons que les Etats membres de l’Union européenne ont l’obligation (découlant de la ratification de la Convention de Genève) de garantir l’accès au territoire et à une procédure d’asile aux personnes fuyant leur pays et nécessitant une protection internationale, y compris d’examiner la possibilité de mettre en œuvre la directive sur la protection temporaire.
Nous restons, bien entendu, à votre disposition pour toute information que vous pourriez souhaiter et vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération."
Jacques RIBS, président
Pierre HENRY, directeur général