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Publié le : 07/05/2018
On parle souvent des migrants mais très rarement des migrantes. Pourtant, les femmes représentaient en 2017 35% des demandeurs d’asile et 40,5% des personnes sous la protection de l’Ofpra.
Et alors que sur la route de l’exil, elles sont vulnérables et cibles de dangers en tant que femmes, un rapport de France terre d’asile (FTA) publié le 2 mai met en lumière les difficultés que ces femmes rencontrent, une fois arrivée sur le territoire français, notamment les violences auxquelles elles sont exposées.
Les femmes migrantes sont "surexposées à des situations de violence" dues "aux conditions d’accueil souvent, inadéquates ou précaires, à leurs conditions de précarité administrative et économique (…) mais aussi à des difficultés d’adaptation au pays de refuge", écrivent les auteurs du rapport.
L’absence d’hébergement et le manque d’informations sur leurs droits accentuent considérablement leur vulnérabilité. Elles doivent ainsi faire face à d’importants risques d’agression, de viols ou encore d’exploitations diverses. "Certaines femmes ont été hébergées en échange de prestations sexuelles ou de tâches domestiques", explique à InfoMigrants Hélène Soupios-David de France terre d’asile qui a dirigé l’enquête.
Elles sont aussi régulièrement exposées au harcèlement de rue : insultes sexistes et souvent racistes. "Les problématiques sont les mêmes que pour les femmes non migrantes", précise Hélène Soupios-David mais les migrantes "ne bénéficient pas de la même protection et intervention face à ces violences". Le manque d’informations sur leurs droits fait d’elles des cibles faciles. "Souvent, elles n’osent pas porter plainte car elles estiment que ça ne sert à rien", note encore Hélène Soupios-David.
Les migrantes doivent également lutter contre les idées reçues et les stéréotypes. Une migrante est souvent vue comme une femme inculte, analphabète, victime, dépendante de l’homme. "Il arrive que lors d’entretiens, les femmes viennent avec leur mari et que ce dernier parle à leur place. Parfois, ils viennent même aux rendez-vous de leur femme sans que celle-ci ne soit présente", signale Hélène Soupios-David. Le personnel pense que c’est culturel et passe parfois à côté de certaines violences conjugales.
"La recherche a mis en avant l’absence de formation systématique des professionnels aux problématiques de violence de genre", peut-on lire dans le rapport. Les auteurs préconisent donc une meilleure formation du personnel afin qu’ils repèrent les violences subies par les femmes. Ils recommandent également d’apporter une meilleure information et sensibilisation aux femmes migrantes sur leurs droits, ainsi qu’un hébergement adéquat.
Infomigrants, par Leslie Carretero, le 04/05/2018