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Publié le : 05/09/2014
Traduit par Persa Aligrudić
Le Monténégro est un important pays de transit pour les migrants en route vers l’Europe occidentale, principalement les Kurdes qui arrivent via l’Albanie ou directement depuis Istanbul. La police monténégrine s’inquiète d’une possible reprise des passages maritimes, via l’Adriatique.
Traverser le Monténégro coûte de 3500 à 4000 euros par personne, et ces migrants clandestins utilisent principalement trois routes. Ces informations ressortent d’un document de synthèse de la police, qui révèle l’existence d’un vaste trafic de migrants, principalement kurdes, mis en place par des ressortissants turcs, avec l’aide de transporteurs et de chauffeurs de taxis du Monténégro.
S’ils suivent le premier itinéraire, les candidats au départ se rendent d’abord en avion d’Istanbul à Podgorica, puis ils essaient de gagner par la route la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et enfin l’Italie. La seconde route passe par l’Albanie : les migrants rejoignent Tirana en avion ou bien font le trajet en autobus Istanbul-Macédoine-Albanie. Ils passent ensuite en voiture ou en taxi au Monténégro, via Ulcinj, et continuent en direction de la Croatie, de la Slovénie et de l’Italie. La troisième route part d’Albanie via le Monténégro vers la Serbie, Belgrade er Subotica, en direction de la Hongrie et de l’Autriche.
« Les migrations illégales ont principalement un caractère de transit sur le territoire monténégrin », souligne ce document de la police, intitulé Evaluations des dangers du crime grave et organisé au Monténégro.
Les trafiquants turcs, qui organisent le passage des migrants de Syrie, n’utilisent pas toujours le territoire du Monténégro mais aussi les routes maritimes qui partent de Turquie vers la Grèce et se poursuivent jusqu’en Italie, éventuellement via un détour par la Tunisie.
Lors du passage de la frontière du Monténégro, dans plus de 85% des cas enregistrés, les migrants franchissent la « frontière verte », par voie terrestre, et bien plus rarement la « frontière bleue » par la mer ou le lac de Scuttari. Souvent, les migrants pénètrent à pied au Monténégro, par des chemins de montagne, jusqu’au premier lieu habité : d’Albanie jusqu’à Tuzi, et du Kosovo par la montagne Bogićevica jusqu’à Plav ou la montagne Hajla jusqu’à Rožaje. Par contre, depuis Podgorica jusqu’aux frontières de Bosnie-Herzégovine, ils sont transférés en voitures individuelles ou en taxi.
Les organisateurs engagent des trafiquants locaux pour le transfert des migrants en Serbie, le plus souvent en camions par les chemins peu contrôlés dans la région frontalière de Bijelo Polje à Rožaje, « Vu la façon dont travaillent les trafiquants turcs, il y a un réel danger à ce qu’ils essaient prochainement d’utiliser la côte monténégrine pour le transport des migrants par petits bateaux vers l’Italie », mentionne le rapport. « Les réseaux monténégrins du crime organisé, les organisateurs étrangers du trafic et leurs complices locaux risquent d’intensifier le passage illicite de migrants par tous les moyens possibles, notamment en bateaux rapides ou vedettes par la Mer Adriatique », estime la police.
De plus en plus de demandeurs d’asile
La police constate que l’objectif principal de nombreux migrants illégaux demandeurs d’asile au Monténégro est de se reposer quelques jours dans le pays et de recueillir un peu d’argent avant de poursuivre la route vers l’Union européenne.
« Les données recueillies en collaboration avec la Direction pour l’asile du ministère de l’Intérieur du Monténégro (MUP) pendant la période allant de 2011 à septembre 2013, montrent une tendance inquiétante à la hausse du nombre de demandeurs d’asile ». Toutefois, la prudence doit rester de mise, et une marge d’erreur d’environ 15% est admise à propos du pays d’origine des migrants, car « dans les autres pays, on enregistre aussi une hausse du nombre de demandeurs d’asile qui donnent de faux renseignements sur leur origine, en disant qu’ils viennent des pays en crise, comme la Syrie, ce qui leur donne théoriquement droit à l’asile ».
Toutefois, au cours des neuf premiers mois de l’année 2013, près d’un millier de Pakistanais ont demandé asile au Monténégro, ce qui représente une nette augmentation par rapport à l’année précédente où ils n’étaient qu’une centaine. En deuxième place se trouvent les Algériens au nombre de 600 à avoir demandé l’asile au cours de cette même période, alors qu’ils étaient 900 en 2012. En troisième position viennent les Marocains, suivis par les Afghans, les Syriens et les Tunisiens.
Par Vladimir Otašević
Le courrier des Balkans, le 04 septembre 2014