- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 01/02/2018
«Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin», parfois au fond d'eux se ranime leur pays, l'Afghanistan, aujourd'hui terre pauvre et dangereuse, qu'ils ont dû quitter dans l'espérance d'un peu de liberté et de dignité. Long aussi, le chemin de Kaboul à Calais, pour certains en passant par Londres, puis, pas question de caler sur la route et ses pièges à éviter pour arriver jusqu'à Lourdes.
La cité mariale, ce lieu saint par excellence, pas toujours faiseuse de miracles mais de toujours porteuse d'espoir en une vie meilleure. Pour ces migrants-là, pas simple de tourner le dos au passé et de faire face à une dure réalité, celle de se sentir intégrés.
L'intégration et le bien-être d'autrui, un domaine où le Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) et l'association France terre d'asile (FTDA) de Lourdes excellent et mettent tout en œuvre pour que le changement de vie et de coutumes ne soit pas un obstacle supplémentaire pour ces nouveaux résidents.
En ce bas monde, peuplé d'incertitudes, il en est une cependant, quasiment incontournable : le football est universel et rapproche les peuples même en les opposant. Le ballon rond à l'origine de cette union entre dix Afghans, tapant dans le «cuir» proche des terrains d'entraînement du FCL, ce qui valut une démarche vers eux du président Louis Carreno et de l'entraîneur de la IV Victor Bastos, un peu un langage de sourds au début, mais celui du sport n'a pas toujours besoin de traducteur. «Ce qui nous intéressait, c'est le rôle social du sport, nous ne savions même pas que le Cada existait.» Les contacts pris, les choses se sont enchaînées très vite. «Aujourd'hui, ils sont heureux et tellement enthousiastes que nos joueurs s'arrêtent parfois pour les regarder s'entraîner !»
Depuis, le club leur a offert leurs licences, a collecté des équipements et même organisé une «bourse aux crampons» pour que les nouveaux joueurs puissent s'entraîner et jouer dans les meilleures conditions. Deux joueurs ont déjà porté le maillot du club lors de rencontres officielles.
Les autres sont impatients d'en faire autant. La plupart des Afghans qui jouent désormais sous le maillot du FC lourdais XI ont maintenant obtenu le statut de réfugié, ce qui leur a permis de quitter le Cada et de bénéficier d'un logement. Ils peuvent désormais travailler et venir s'entraîner au club chaque soir. Tellement heureux, même, qu'à l'initiative de coach Victor, du Cada65, de France Terre d'asile de Lourdes, les licenciés afghans ont voulu renvoyer la balle au FCL XI en organisant une soirée afghane au club-house du club, de leur club. Dans son discours de bienvenue, Louis Carreno rappela ses origines espagnoles qui ne sont pas étrangères à cette main tendue.
«Notre devoir est de les accueillir comme nos amis, sans leur demander de compte et sans se préoccuper de nos différences. Les respecter comme eux doivent aussi le faire et c'est en partageant des moments de convivialité comme celui-ci que l'on avancera ensemble pour le bien de notre société. Cette soirée est aussi la raison de célébrer cette nouvelle amitié et de prouver qu'à Lourdes, c'est avec joie et compassion que nous accueillons ceux qui ont tout quitté pour se reconstruire ailleurs.»
Un grand merci, pour leur fabuleux travail, au Cada et à sa présidente Sarah Poimboeuf pour qui «c'est une grande fierté que l'intégration se fasse par le sport de manière tout à fait naturelle, sans démarche particulière avec le club mais avec la même volonté de jouer au ballon pour un objectif identique», et à France terre d'asile, représentés par Mmes Maider Goicoechea, intervenante sociale, et Brigitte Dal Pozzo, secrétaire comptable, accompagnée de son mari Xavier, bénévole de l'association.
Merci également à René Latapie, président du district des Hautes-Pyrénées, qui a mis en avant le travail accompli au sein du FCL XI en dehors du rectangle vert et qui en a profité pour remettre à Louis Carreno la médaille d'Argent de la FFF. Une fédération qui a salué à sa juste valeur cette excellente initiative, une de plus après la section sportive à Sarsan, la création d'une section de foot adapté, d'une équipe féminines, les stages passion et un pôle de soutien scolaire.
Un club qui va de l'avant, sérieusement, mais sans se prendre au sérieux, ce qui fait sa force.
Place aux agapes et au kabuli palaw, plat afghan à base de riz basmati, de bœuf et d'agneau et moult ingrédients qui vous régalent les papilles, sans oublier le pain noune afghan, tout cela concocté par le capitaine Batcha et son équipe, à vrai dire, imbattable sur ce terrain-là, comme pour les danses folkloriques qui ont terminé cette soirée mémorable.
On parle déjà d'un match retour, mais après un tel succès, les places vont être chères au sein du FCL XI.
La Dépêche, par Tony Martin, le 01/02/2018.