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Publié le : 23/06/2017
Mary Kim entourée d'une partie de son équipe réunie à l'occasion des portes ouvertes mercredi - © La Nouvelle République
Installé rue Tartifume, dans une maison de ville qui serait parfois trop étroite pour recevoir tous les ateliers proposés par les bénévoles, le Cada de Niort emploie aujourd'hui onze personnes (celui de Thouars compte trois salariés)
« Notre rôle est d'accompagner les demandeurs d'asile pendant toute la durée de la procédure. » Procédure qui se conclut soit par l'obtention du statut de réfugié politique pour dix ans… soit par un refus de l'administration qui, une fois les recours épuisés, se concrétisera par une obligation de quitter le territoire.
A ce jour, le Cada de Niort dispose de cent quatorze places dans vingt-quatre appartements, répartis un peu partout dans Niort (vingt logements familiaux dont certains peuvent héberger jusqu'à sept personnes et quatre pour homme ou femme seule. « En revanche, nous ne gérons pas les mineurs isolés qui, eux, sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. »
« Actuellement, toutes nos places sont occupées. Dès qu'un logement se libère, nous le signalons sur un site intranet national. Et l'Ofii, l'Office français de l'intégration et de l'immigration, dont une antenne est basée à Poitiers, sait alors qu'il peut nous adresser une nouvelle famille en attente d'un toit. »
Et les places ne restent jamais vacantes bien longtemps. « Il pourrait y avoir plus de places », constate Mary Kim (lire ci-dessous).
« Mais une fois qu'ils sont là, ils savent aussi qu'ils peuvent souffler. Quand ils arrivent dans l'appartement qu'on leur fournit, même s'ils sont conscients que ce n'est qu'un accueil provisoire et qu'ils ne sont pas encore chez eux, ils savent qu'ils vont pouvoir se poser. Après avoir été trimbalés de camps en centres d'accueil, après avoir tout perdu, tout laissé derrière eux… Et quand on les installe dans ces logements, ils sont toujours reconnaissants, pleins de gratitude… alors qu'on ne fait rien du tout, en fait… »
Modestes avec ça…
(*) En 2016, le Cada de Niort a accueilli cent trois personnes (trente-neuf ménages), dont près d'un tiers d'Afghans et 12 % de Kosovars. Dans le même temps, quatre-vingt-treize personnes l'ont quitté (trente-trois ménages) dont les trois quarts après avoir été déboutés de leurs demandes d'asile (19 % ont obtenu le statut de réfugié politique).
Le vendredi 7 juillet, le Cada de Niort organise un vide-dressings destiné aux familles qu'il accompagne. Chacun peut apporter, dans les jours qui précèdent, vêtements et chaussures. « On a besoin de tout », résume Mary Kim. Cada, 5, rue Tartifume. 05.49.04.59.35.
Ce n'est pas un hasard si un Cada de quarante places a été créé à Thouars l'été dernier et qu'un autre a ouvert il y a quelques mois à Chauray.
Pourtant, les moyens de l'association, alimentée par l'Etat, diminuent. « Et ça se fait au détriment des résidents puisque nous sommes moins présents, regrette la directrice : on diminue les propositions de sorties, les animations, le temps d'interprétariat… »
Elle sait cependant pouvoir compter sur le dévouement des bénévoles et des stagiaires. Car l'exercice est lourd. « La première semaine d'arrivée est toujours très éprouvante : tant pour eux que pour nous. » Il y a l'incontournable paperasse, les inscriptions dans les associations caritatives, la tournée des guichets (bus, préfecture…) et la quête de plus en plus aléatoire d'un médecin qui acceptera d'ausculter le ou les nouveaux arrivants
L'impossible médecin
« Leur trouver un médecin traitant reste très compliqué », constate une des employées du Cada qui dit avoir alerté le conseil de l'ordre il y a déjà quelques années : « Ils avaient pris note », soupire-t-elle.
D'une façon générale, trouver un médecin (généraliste ou spécialiste) à Niort est devenu un parcours du combattant pour tout nouvel arrivant. Or, il semble que la galère soit encore pire pour les étrangers. « Nous travaillons régulièrement avec une dizaine de médecins très réactifs, avec eux ça se passe très bien, relativise cette employée. Mais avec tous les autres, il est très compliqué d'obtenir un rendez-vous rapidement. »
Certains membres du Cada avouent même faire du harcèlement téléphonique pour décrocher un rendez-vous. « Il faut batailler pendant des mois. »
« Heureusement, poursuit une autre salariée, la maison de santé du 110 est souvent disponible. Et, en dernier recours, il y a toujours les urgences de l'hôpital. Même pour de simples angines. »
Par La Nouvelle République, le 23/06/2017