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La loi asile-immigration est "déséquilibrée" pour le directeur de France terre d'asile

Publié le : 23/04/2018

bfmtv rmc

 

Le directeur de l'association France terre d'asile s'est indigné du "festival de postures" prises par les politiques lors des débats autour du projet de loi asile-immigration voté dimanche soir en première lecture à l'Assemblée nationale.

 

 

Le projet de asile-immigration voté cette nuit en première lecture à l'Assemblée nationale. Après 7 jours de débats parfois enflammés un seul opposant LaREM, qui a aussitôt annoncé son départ du groupe majoritaire. Après 61 heures de joutes verbales et un millier d'amendements examinés -mais très peu adoptés- le projet de loi "pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie" a finalement été voté par 228 voix contre 139 et 24 abstentions.

Un texte qui ne convient toujours pas à Pierre Henry, directeur de l’association France terre d’asile, qui regrette les "excès" et les "postures" des politiques de tous bords, alors qu'au fond le texte ne résout en rien les thématiques prioritaires selon lui.

 

"Il aurait fallu réorganiser tout le premier accueil dans notre pays"

"Je crois que ce texte ne mérite ni l’excès de louanges, ni l’excès de critiques dont il a fait preuve. C'est un texte déséquilibré qui ne répond pas au défi de l’heure sur les questions migratoires. Il ne répond pas au défi du premier accueil. Il aurait fallu réorganiser tout le premier accueil dans notre pays. Les primo-arrivants doivent être accueillis en dignité, ils doivent décliner leur identité et être orientés vers le dispositif ad hoc. Aujourd’hui il n’en est rien. Des milliers de personnes séjournent sur les trottoirs de grandes villes, il suffit de regarder la situation absolument inqualifiable qui est celle de plus de 2000 migrants à Paris".

"Cette loi ne va rien changer pour cela. En Allemagne, ils ont accueillis au plus fort de la crise migratoire 1 000 200 personnes quand nous en accueillons près de 100 000, et personne n’est laissé à la rue en Allemagne (...) Au niveau européen rien ne converge, c’est la règle de la défiance généralisée."

Pour conclure sa démonstration il estime que ce nouveau texte ne va rien changer par rapport aux 16 autres qui ont été adoptés depuis 1981: "Une fois de plus, nous avons assisté un festival de postures sur cette question".

 

BFMTV, le 23/04/2018