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Publié le : 10/08/2010
Le gouvernement français va intensifier sa politique de démantèlement des camps illégaux de Roms et expulser ces derniers dans leurs pays respectifs, la Roumanie et la Bulgarie. Cette annonce suscite de vives critiques de la part des associations qui dénoncent « une stigmatisation » d'une population, relatait mercredi soir l'AFP.
Le président français Nicolas Sarkozy a convoqué mercredi une réunion interministérielle au Palais de l'Elysée pour examiner « les problèmes que posent certains membres des communautés des Roms et des gens du voyage à la suite des violences survenues [il y a 3 semaines] dans une commune du centre de la France, au cours desquelles un poste de gendarmerie a été attaqué, suite à la mort d'un jeune Rom lors d'une course-poursuite avec les forces de l'ordre.
A la suite de la réunion, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé la destruction de la moitié des camps illégaux dans un délai de trois mois. De même, le ministre a évoqué l'expulsion « quasi immédiate » en Roumanie et en Bulgarie des Roms ayant commis un crime et/ou délit.
Hortefeux a estimé à environ 300 le nombre de camps recensés, dont certains seraient, d'après le gouvernement français, « le théâtre de trafics illégaux, où les enfants seraient poussés à mendier, se prostituer ou à des actes de délinquance".
De la même façon, la France va solliciter l'envoi en région parisienne d'environ 20 policiers roumains et bulgares. Il va également être proposé que des policiers français soient envoyés dans ces deux pays pour aider à lutter à la source contre le trafic.
Plus de 400 000 gens du voyage sont recensés en France, selon un rapport de 1990. Les Roms issus de Roumanie , Bulgarie et d'Europe centrale constituent eux une minorité d'environ 15 000 individus.
Les associations de défense des droits de l'homme ont critiqué vivement une telle réunion au sommet de l'Etat français.
Pour le directeur général de l'association France terre d'asile, Pierre Henry, « rien de nouveau : cela fait huit ans qu'existent ces démantèlements de camps, accompagnés parfois de la destruction de caravanes, et que l'on procède à ces expulsions ».
De plus en plus de camps de Roms, en particulier dans le département de Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris, ont été démantelés ces derniers mois.
Environ 8 000 Roms ont été expulsés en Roumanie en 2009, mais plus ou moins deux tiers d'entre eux sont revenus sur le sol français, d'après les estimations.
Les associations en faveur des Roms ont dénoncé avant la réunion du gouvernement français, une « déclaration de guerre » à leur égard.
« Ce qui se passe aujourd'hui est extrêmement grave : pour la première fois depuis la Libération nous assistons à une politique de nature raciale » a déclaré Henri Braun, l'avocat du collectif d'associations des tsiganes, se référant au régime de Vichy qui lors de la seconde guerre mondiale avait aidé la politique nazie d'élimination des juifs et des tsiganes.
Pour les associations, le problème majeur reste celui du logement. Une loi a été créée expressément pour obliger toutes les communes de plus de 5 000 habitants des aires d'accueil à mettre à la disposition des gens du voyage . Fin 2008, seulement 42% des communes concernées les avaient mises en place.
Confronté à ces critiques, le gouvernement français a annoncé que le ministre de l'Immigration, Eric Besson, et le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, se rendraient sur place pour « négocier le renforcement de la coopération, pour créer davantage d'offres d'emplois et permettre la réalisation de projets de développement en faveur des populations roms dans leur pays d'origine » note l'AFP.
Traduit du roumain par Martin Favreau
Romania Libera, le 29/07/2010