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Publié le : 14/05/2014
Victime de traite sexuelle, Rose, 16 ans, a longtemps gardé son histoire pour elle. Maintenant qu’elle se sent à l’abri, dans le Centre d’Accueil Stéphane Hessel, à Boissy-Saint-Léger, « il faut que ça sorte ».
Dans cette structure dédiée aux mineurs isolés et gérée par France terre d’asile, 33 jeunes en détresse ont trouvé refuge. Tous ont leur histoire, mais rares sont ceux qui brisent le silence sur leur vécu. Celui de Rose fut particulièrement féroce.
Originaire de Kinshasa, en République démocratique du Congo, elle perd son père et sa mère dans un accident de car à l’âge de 14 ans, et se retrouve seule, avec ses deux sœurs de 13 et 12 ans. Leur entourage, qui les accuse d’être des enfants sorciers, les tient pour responsables de la mort de leurs parents.
À la rue, les adolescentes sont récupérées par un réseau de prostitution. « On m’imposait jusqu’à 20 passes par jour, sans relâche », raconte-t-elle. Deux années s’écoulent, jusqu’à ce qu’un franco congolais dénommé Pascal feigne de lui tendre la main.
Il prétend lui offrir une nouvelle vie, en France. « Il m’a promis qu’il ne me ferait pas de mal, et je l’ai cru. » Arrivée à Paris le 27 avril 2013, elle prend directement le train, direction Tours. Là, elle se retrouve dans un appartement, sur un canapé, entourée de quatre hommes visiblement alcoolisés, de nouveaux clients prêts à abuser d’elle.
La jeune fille hurle et ne se laisse pas faire. L’un des agresseurs se saisit d’un couteau, la gifle, avant de la jeter à la porte, de peur de s’attirer trop de problèmes. Après trois jours d’errance dans les rues, Rose est finalement prise en charge et transférée en Région parisienne.
Au foyer, Rose ne trouve pas le sommeil, sauf à se réveiller en sursaut. L’adolescente a tant bien que mal entamé un lent travail de reconstruction. Elle est scolarisée au lycée dans une classe d’adaptation, où elle retrouve quelques moments d’insouciance.
Elle est suivie par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Sa demande d’asile est en cours d’instruction. « Si je dois revenir au Congo je me tue et c’est tout », affirme-t-elle.
C’est en France qu’elle imagine l’avenir qu’on lui avait volé. Un jour, elle espère pouvoir faire venir ses sœurs, dont elle n’a aucune nouvelle. Elle aimerait bien s’orienter vers un métier manuel. Peut-être en se spécialisant dans la mosaïque.