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Publié le : 02/08/2017
Censuré par le régime de Bachar Al-Assad pour avoir enseigné le poème « Liberté » de Paul Eluard à ses élèves, Hussam Darkashalli a décidé, comme plusieurs millions de réfugiés, de quitter Damas, en Syrie, il y a cinq ans pour fuir la guerre et offrir un avenir meilleur à ses enfants. Passé par la Jordanie où les étrangers n'avaient pas le droit de travailler, ce père de trois enfants est arrivé en France en mars 2016. Depuis six mois, il est agent d'accueil pour une association accompagnant d'anciens détenus. « Réfugié, ce n'est pas un métier, assure-t-il. Le RSA permet de trouver un métier, de devenir autonome. » Après avoir passé un entretien, il a reçu une promesse d'embauche du rectorat de Créteil. A partir de septembre, Hussam va assurer les cours de FLE (français langue étrangère) dans des lycées de l'académie. Une victoire dont il est fier, mais qui n'est pas donnée à tout le monde.
Hussam l'affirme : « Le secret, c'est la langue. » Une clef de réussite pour sa fille, entrée en classe de seconde à son arrivée en France. Aidée par son père, elle a obtenu, cette année, la note de 20 sur 20 à l'oral du bac de français. Un constat sur la maîtrise de la langue française partagé par Husamaddin Emran, un réfugié parti du Yémen en plein conflit, pour ne pas être enrôlé de force dans un groupe armé. Diplômé de gestion en Malaisie et employé à temps plein dans le magasin de prêt-à-porter Uniqlo à Paris, il vise des fonctions d'encadrement mais son niveau de langue - B2 - en français ne suffit pas. « Le problème, c'est qu'il n'y a pas de stratégie » concernant les cours de langue, lui qui s'est familiarisé avec le français sur YouTube. L'environnement associatif est riche, mais désorganisé, ce qui rend l'apprentissage peu accessible aux réfugiés qui possèdent un travail.
Si Hussam remercie le « système social élevé, programmé et sérieux », c'est envers les associations qui l'ont accompagné qu'il se montre le plus reconnaissant. Les associatifs qui l'ont soutenu pour les procédures administratives et l'obtention d'un logement stable « sont comme une famille ». Constituer des dossiers pour bénéficier des aides sociales est compliqué et source de « stress » pour les réfugiés. En plus d'être des travailleurs sociaux, les membres des associations comme France Terre d'asile sont devenus les amis que la famille a laissés derrière elle, en Syrie. « Nous avons besoin de leur parler de nos peurs, de nos espoirs », raconte Hussam, conservant malgré tout un large sourire.
Par Les Echos, le 2 août 2017 : https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/030475330680-hussam-refugie-ce-nest-pas-un-metier-2105644.php