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Publié le : 24/02/2017
Alors que les portes des Caomi se ferment peu à peu depuis le 31 janvier, le devenir des mineurs isolés encore présents dans ces centres pose question. Dispositifs temporaires, les Caomi avaient été mis en place lors du démantèlement de Calais afin de proposer un hébergement d’urgence et une protection pour les mineurs isolés en attendant soit la réponse des autorités britanniques à leur demande de rejoindre le Royaume-Uni, soit une prise en charge par les services français de protection de l’enfance. Cette mise à l’abri devait ainsi précéder une évaluation puis une orientation, vers un foyer pour mineurs lorsque le jeune était déclaré mineur, vers des centre d’accueil et d’orientation pour adultes lorsque le jeune était déclaré majeur, ou vers le Royaume-Uni au titre de la réunification familiale.
Suite à la décision du gouvernement britannique du 8 novembre 2016 de préciser des critères de sélection très restrictifs de l’amendement Dubs, qui devait permettre un accueil de ces mineurs de Calais au Royaume-Uni, nombre de jeunes ont réagi face à cette exclusion : grève de la faim, tensions, fugues pour reprendre la route migratoire, etc. "Entre 20% et 25% des mineurs en caomi ont repris la route", évalue Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.
1 300 mineurs isolés vivaient sur la « Jungle » de Calais, selon France terre d’asile. | AFP
Pas moins de 2 000 mineurs ont été pris en charge durant les trois mois qui ont couvert le dispositif de mise à l’abri. Parmi eux, de nombreux jeunes en attente d’un passage légal vers le Royaume-Uni. Ceux-là ont vu leur souhait s’éloigner un peu plus chaque jour, à mesure que le gouvernement britannique limitait les possibilités de transfert vers le Royaume-Uni. Au final, seuls 350 mineurs de Calais ont pu bénéficier de l’amendement Dubs au lieu des 3 000 avancés lors de son adoption en mai 2016.
À défaut de pouvoir partir, les jeunes présents dans les caomi ont la possibilité de rester sur le territoire français, en étant intégrés au dispositif de l’aide sociale à l’enfance. Mais nombre d’entre eux ne souhaitent pas revenir sur leur rêve d’Angleterre et songent à nouveau à rejoindre Calais pour tenter de traverser la Manche coûte que coûte. Pour prévenir de possibles fugues qui mettraient en danger ces jeunes, l’État a souhaité informer les mineurs sur leurs possibilités d’avenir en France. Plusieurs missions d’information ont ainsi été menées par France terre d’asile, à la demande du gouvernement, dès début décembre 2016 au sein des Caomi volontaires. Au cours de ces missions, les jeunes ont pu être informés sur leurs droits et ont pris connaissance notamment du dispositif de protection de l’enfance et de la demande d’asile.
Ces missions se sont déroulées dans un contexte marqué par la déception des mineurs qui ne s’expliquaient pas l’injustice du refus du Home office de leur permettre de se rendre au Royaume-Uni. Les intervenants sociaux, juristes, de France terre d’asile chargés d’effectuer la mission ont ainsi dû faire face à la méfiance des jeunes, et mettre fin aux idées reçues sur le rôle du gouvernement français ainsi que du personnel du centre dans la prise de décision du gouvernement britannique, afin d’ouvrir l’horizon des jeunes sur leurs perspectives d’avenir en France.
Pour la France, le gouvernement britannique n’a pas tenu ses promesses. François Hollande a appelé le 21 février 2017 le Royaume-Uni à "prendre ses responsabilités" en accueillant les mineurs migrants isolés, actuellement accueillis en France alors qu'ils ont de la famille outre-Manche. De nombreux dossiers de jeunes alléguant des liens familiaux au Royaume-Uni ont ainsi été rejetés, et des recours sont encore en attente de réponse.
Gilbert Rinaudo et AFP
Pour les autres, ceux qui ont été reconnus mineurs, une nouvelle vie commence en France. À Tourves, où 46 mineurs étaient installés depuis quelque mois, les jeunes ont très vite été intégrés. Si les habitants de la ville se sont d’abord montrés réticents à l’arrivée des jeunes, l’adaptation de ces derniers s’est faite sans heurts et finalement, avec beaucoup de fraternité de la part des Tourvains, comme l’indique le sous-préfet de la région, monsieur Sabri Hasni : « Certaines situations tiennent presque du conte de Noël. Il y a eu de la part des habitants une acceptation, un échange, un partage. Certains nous ont même demandé comment ils pouvaient en faire davantage pour les jeunes. ».
Par France terre d'asile, le 24/02/2017