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Publié le : 22/07/2016
Entre 1 200 et 1 400 personnes, pour la plupart des hommes originaires d’Érythrée, de Somalie ou d’Afghanistan, avaient été recensés dans ce campement situé entre les stations de métro Jean-Jaurès et Colonel-Fabien, à Paris. MATTHIEU ALEXANDRE/AFP
Entre 1 200 et 1 400 personnes, pour la plupart des hommes originaires d’Erythrée, de Somalie ou d’Afghanistan, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel-Fabien, à cheval sur les Xe et XIXe arrondissements.
L’évacuation a commencé vers 6 h 30. Des centaines de personnes, quasi exclusivement des hommes, étaient massées sous le métro aérien, attendant de pouvoir monter dans des bus. Une centaine de personnes vulnérables (femmes isolées, enfants, familles) ont été prises en charge en premier.
Il y a eu, peu après le début de l’opération, des mouvements de foule. Les gens se sont pressés pour monter dans les bus qui arrivaient au compte-goutte. Les forces de l’ordre les ont alors repoussés en utilisant des bombes lacrymogènes. Les cars doivent les conduire dans des centres d’hébergement en Ile-de-France et en province. Mille cinq cents places ont été mobilisées, dont environ cinq cents en gymnase, pour cette opération, la 26e du genre en un an.
L’opération s’est déroulée en présence du préfet de région Jean Francois Carenco, de la préfète de Paris Sophie Broca, de représentants de la mairie de Paris, d’associations (Emmaus, France terre d’asile) et de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration).
Ces derniers jours, la foule s’était installée progressivement sur le terre-plein central envahi par des centaines de tentes et de matelas, au milieu des détritus et des flaques d’urine. Le week-end dernier, des rixes avaient éclaté entre migrants, nécessitant l’intervention de policiers et CRS.
Pierre Henry, directeur de France terre d’asile, confie son « sentiment d’épuisement » : « On a tous le même regard sur le problème : il faut dans toutes les capitales régionales des centres pour accueillir et orienter les migrants, pour arrêter d’attirer les gens à Paris et à Calais. Si ce n’est pas fait, c’est que la décision politique n’est pas prise. »
Depuis un an, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la gare du Nord, débouchant à chaque fois sur une évacuation. Au début du mois de mai, plus de 1 600 migrants vivant sous le métro aérien Stalingrad, dans le nord de Paris, avaient été évacués. L’opération constituait un record pour la capitale. Les pouvoirs publics cherchent désormais à intervenir le plus en amont possible, lorsqu’un campement s’installe dans la capitale, pour éviter qu’il ne grossisse.
La Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), qui regroupe des associations d’assistance aux migrants, a déploré jeudi le « harcèlement policier et administratif » dont sont victimes les personnes exilées, alors que « la France a l’obligation d’accueillir dignement et d’héberger l’ensemble des personnes qui demandent une protection sur son territoire ».
« Cet accueil doit en principe se faire dans des CADA (centres d’accueil pour demandeurs d’asile) où elles doivent être suivies et accompagnées tout au long de leurs démarches. »
Mais, « en dépit de créations importantes de places d’hébergement, les capacités demeurent insuffisantes ». La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé la création à la mi-septembre d’un centre humanitaire de réfugiés dans le nord de la capitale.
Le 22/07/2016, Le Monde