- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 06/06/2013
Et si la grande réforme de l'asile promise par le ministre de l'Intérieur ne se soldait, sous la pression de Bercy relayée avec zèle par l'administration en charge de ce dossier, par une grande braderie de ce qu’il reste du dispositif national d'accueil des demandeurs d’asile ? En tout cas, les signaux envoyés par les autorités, en conclusion du premier appel à projet de création de 2 000 places en centre d’accueil pour demandeurs d’asile, sont inquiétants tant ils se situent dans la droite ligne des politiques initiées il y a trois ans. Le toujours moins semble être la seule devise en cours : toujours moins d'accompagnement social et juridique pour un coût journalier déjà en baisse de 10 % en trois ans, toujours moins de qualité, de sécurité pour un dispositif qui a vu disparaître des centaines d'emplois depuis 2010... Nous savons que la période est difficile, mais comment dire aux responsables en charge de ce dossier que le modèle économique à l'œuvre rend chaque jour plus difficile l'acceptation des structures d'accueil sur les territoires, fragilise inutilement l'acteur associatif et fait reculer les droits des usagers ? Comme toujours l’expérimentation commence dans le secteur de l’accueil des étrangers et peu à peu c’est l’ensemble du secteur de la solidarité qui sera touché, exsangue et promis à une longue agonie. Faudra-t-il faire le compte des morts associatifs à la fin de l’année ?
Evidemment le dossier de l'asile ne saurait se résumer à ce seul aspect mais il en dépend largement car avec un modèle solidaire dégradé, la réforme de l’asile risque de n’être qu’une vaste opération de communication. Nous voulons dire au Premier Ministre et au ministre de l'Intérieur notre attachement à une réforme équilibrée et ambitieuse du système d'asile en France. Nous leur rappelons qu’elle passe par la préservation et la rénovation du modèle Français, c'est à dire par la protection de l’usager et de celui dont c’est la mission, l'acteur associatif, et non par leur fragilisation outrancière...
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile
Paris, cp/France terre d'asile, le 0606/2013