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Publié le : 04/10/2016
Un centre d’accueil temporaire pour migrants mineurs isolés ouvre cette semaine, rue des Capucins à Arras.
Qui sait que plus de 150 personnes dites « migrantes » vivent en ce moment à Arras ? Des Afghans, Érythréens, Éthiopiens, etc., que la guerre, souvent, a poussé sur le chemin de l’exode. Personne. En tout cas pas grand monde. D’abord parce que sous le beffroi, on en parle peu pour éviter « les amalgames et les caricatures », dixit Jean-Pierre Ferri, en charge de la question au conseil municipal.
Aussi et surtout parce que, loin des prédictions calamiteuses de certains, aucun accroc n’émaille leur présence en ville. Au contraire. « Ça marche !, dit Jean-François Roger, coordinateur pour France terre d’asile Pas-de-Calais. On a des jeunes qui sont meilleurs apprentis de France, d’autres qui ont un emploi, sont régularisés, apprennent le français en un temps record… »
Pour une ville de près de 45 000 habitants, l’accueil peut sembler modeste, mais les élus ont fait une méthode d’avancer prudemment et de ne pas « bouleverser les équilibres ».
« On n’y va pas à la hussarde mais après réflexion, en prenant notre part de solidarité, détaille Jean-Pierre Ferri. Notre credo, c’est fermeté et humanité ». Cette semaine, Arras bouge légèrement le curseur en ouvrant son premier centre collectif pour mineurs migrants isolés. La fermeture programmée de la lande de Calais rend nécessaire de trouver des points de chute à de nombreux enfants et adolescents.
Là encore, l’effort est mesuré : on parle de vingt places, dans un bâtiment rue des Capucins qui hébergeait hier des étudiants. C’est encadré : des éducateurs de France terre d’asile seront présents 24h/24. C’est aussi temporaire : l’accueil est prévu pour l’instant jusqu’au 31 décembre. Ces vingt places s’ajoutent aux trente déjà dédiées à des mineurs isolés qui ont été ouvertes à Arras il y a un an, dans des logements privés.
C’est le conseil départemental qui finance l’intégralité de l’accompagnement (par France terre d’asile à chaque fois) de ces jeunes gens. Lesquels sont encouragés à participer à la vie de la cité. « À nous d’être accueillant, de leur ouvrir le réseau des associations, des centres sportifs, des centres sociaux, poursuit Jean-Pierre Ferri. L’idée est qu’ils se fondent dans la ville. »
Un CADA (centre d’accueil pour demandeur d’asile) a ouvert à Arras en 2010. Quatre-vingts personnes y vivent (la moitié voie Bossuet, l’autre dans des logements diffus), en attendant que leur dossier de demande d’asile soit instruit. La ville dispose de vingt autres places en HUDA (hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile), pour les situations les plus critiques. Enfin, vingt autres places estampillées CPH (centre provisoire d’hébergement) ont été créées l’an dernier. Elles sont destinées aux réfugiés qui quittent le CADA mais ont besoin d’un accompagnement.
Par Fabien Bidaud, La Voix du Nord, le 04/10/2016