L’année 2024 a été marquée par une escalade des dynamiques politiques et médiatiques de rejet sur les questions migratoires, dont les débats autour de la loi immigration ont été l’illustration la plus détestable. Une vision sécuritaire des migrations s’est déployée, en rupture avec les réalités humaines qui poussent les personnes à l’exil, les besoins en matière d’accueil, et la participation des personnes exilées à leur société d’accueil. L’année s’est achevée par une catastrophe climatique dramatique à Mayotte, dont les plus précaires, et en particulier les personnes migrantes, ont été les premières victimes.

Pourtant, ce n’est ni l’amertume ni le découragement qui nous animent aujourd’hui, loin de là. Alors que la loi immigration était adoptée, une mobilisation massive de la société civile s’élevait pour défendre des valeurs de solidarité. Chaque jour, nous sommes témoins de cette France solidaire, bien au-delà des cercles associatifs, dans les régions dans lesquelles nous sommes implantés, de la Lozère au Pas-de-Calais. Il est clair que les postures politiques clivantes ne reflètent en rien la réalité quotidienne de l’accueil des personnes exilées. La mobilisation autour des élections législatives, qui a freiné la progression de l’extrême droite, illustre bien la puissance de ces solidarités invisibles.

L’avenir doit se construire sur ces bases. En 2025, nous continuerons à nous mobiliser pour garantir l’accueil des personnes exilées et des mineurs non accompagnés et défendre leurs droits, en France et en Europe. Nous poursuivrons notre engagement au service d’un accompagnement social et juridique adapté aux besoins de chaque personne. Nous partagerons les voix des personnes exilées pour rendre visibles leurs réalités, notamment celles des femmes, et tâcherons de donner à voir une France engagée et accueillante, telle que nous la connaissons. Nous travaillerons, enfin, à convaincre les indécis et les décideurs politiques de l’importance d’accueillir et d’intégrer les personnes exilées avec respect et considération, et à éloigner la rhétorique de rejet de nos politiques publiques.

Nous sommes convaincus que les réflexes de solidarité et d’ouverture pèsent davantage que les peurs et leur instrumentalisation. Il nous appartient maintenant de les mettre en lumière et de les faire grandir. Nous avions commencé l’année 2024 par une grande mobilisation contre la loi immigration pour défendre les valeurs de fraternité et d’accueil. En 2025, commençons l’année avec un message d’espoir. Les Français aspirent à une société plus juste : continuons à faire vivre cette France solidaire.